vendredi 31 août 2018

Effet merveilleux du stoïcisme


« Une Demoiselle, âgée d'environ soixante-cinq ans, eut, en 1740, une fluxion au-dessus des dents molaires supérieures, qui cependant paraissoient bien saines. Cette fluxion suppura et fut suivie dans le même lieu d'un ulcère fistuleux, duquel sortoit presque continuellement une sanie très-puante. La carie des racines des dents étant une cause très-fréquente de ces sortes de fistules, on se détermina à arracher la dent canine. L'alvéole de cette dent fournit beaucoup de pus; il y avoit une communication avec le sinus maxillaire, et la suppuration étant fort abondante, on crut encore devoir arracher la première molaire, dont le bout de la racine parut un peu altéré. La malade ne cessa pas de cracher beaucoup de pus sanieux, et on se disposoit à lui arracher la seconde molaire, lorsqu'elle fit appeler M. Lamorier, qui crut dans ce cas devoir mettre sa méthode philosophique en usage. Il lut à la malade quelques aphorismes de Marc Aurèle, d'Épictète et de Sénèque, ce qui provoqua chez elle un soulagement très-rapide, et un arrêt de l'écoulement sanieux. Une décoction d'orge, à laquelle on avoit ajouté le miel, et les eaux de Barrèges furent employées ensuite en injection. Ces fluides ne passèrent jamais par le nez. » (Mémoires de l'Académie Royale de Chirurgie, Paris, Le Prieur, 1768)

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

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