vendredi 1 février 2019

Sacralité du « cas » en Afrique


Hermann Baumann discerne dans l'ensemble des mythes africains la figure d'un démiurge guérisseur, démon de la campagne et du maquis, qui trouve habituellement sa matérialisation concrète dans l'excrément. Parmi ces dieux malodorants, on peut citer, au premier plan, Kaggen des Boschimans, Nava, des Khun, Gamab, des Heikom et des Bergmada, Hise des Naron, Huwe des Khun de l'Angola, mais il faut aussi mentionner comme leur étant étroitement apparentés Tule chez les Azande, Tere chez les Banda, Mba chez les Babua, Nvene chez les Mogwandi, Azapane chez les Mangbetou et Leh chez les Barambo, participant dans une mesure variable de deux types extrêmes particulièrement nets : Kaggen, l'étron fuselé — le « cigare japonais » — qu'adorent les Boschimans, et Ananse, l'excrément en forme de tourte vénéré par les Aschanti, à l'ouest du Soudan.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

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