« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 19 mai 2018
Illusions perdues
Enfant, on babille, on construit des édifices miniatures avec ses « plots », on tourmente des insectes et des batraciens : c'est l'époque innocente des jeux et des ris. Puis on lit Les Cigares du pharaon, et c'en est fini de l'innocence, des jeux et des ris.
Quand Tintin ôte leur cagoule aux conjurés et que l'on découvre Mr et Mrs Snowball, ces époux Snowball que l'on aurait juré être de bénins « rosbifs » amateurs de thé, de scones et de cricket, on perd à jamais la confiance que l'on avait mise dans le monde des adultes. Tout, chez les « grandes personnes », ne vous semble plus qu'hypocrisie et vilenie dissimulée.
Quelques années plus tard, la vacuité de l'être vous apparaît et l'idée du Rien s'enfonce dans votre pachyméninge « comme une lame de faucheuse dans la terre désagrégée d'une taupinière ».
Mais le premier choc, et le plus violent, celui qui vous a dessillé, ce sont bien les duplices époux Snowball qui vous l'ont infligé.
(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)
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