« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 16 juin 2018
Immolation expiatoire
Sur l'île de Leucade, on pratiquait, à une époque archaïque, l'ordalie du katapontismos. Ce rite est décrit par Strabon en ces termes : « Il avait été d'usage à Leucade, que chaque année, le jour de la fête d'Apollon, on précipitât du haut d'un cap, à titre de victime expiatoire, quelque malheureux poursuivi pour un crime capital. On avait soin de lui empenner tout le corps et de l'attacher à des volatiles vivants ».
Réminiscence classique ou simple coïncidence, toujours est-il que l'écrivain Primo Levi se donne la mort le 11 avril 1987 en sautant dans la cage d'escalier de son immeuble — sans toutefois s'être empenné le corps.
Problème de cohabitation avec une belle-mère envahissante ? Sentiment de culpabilité lié à son statut de rescapé ? Besoin compulsif d'« épater le bourgeois » ? Peut-on jamais savoir avec certitude ce qui pousse un homme à commettre l'homicide de soi-même ?
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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