jeudi 30 août 2018

Projet de roman


Élevé au séminaire, le Moi s'en retourne dans la maison familiale des Landes avec la volonté délibérée de pervertir et de détruire : ce à quoi il s'emploie et s'applique, jusqu'à se rendre coupable du meurtre du sieur Doppelchor, son bienfaiteur.

Au déclin de sa vie, une vie conçue comme une machination diabolique, c'est vers un autre déboussolé, l'abbé Forcas, un suicidé philosophique privé de charme mais riche d'une âme généreuse, que l'odieux Moi se tournera. Les deux protagonistes, que tout oppose, se découvriront, se comprendront, et pour finir se détruiront mutuellement en utilisant pour l'un le taupicide, pour l'autre le revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe.

Voyage psychologique au pays de l'infamie, de l'intrigue, de la bassesse, du mensonge — toutes choses qui caractérisent le Moi —, ce roman, s'il voit le jour, ressemblera à une galerie de monstres vraisemblables devant lesquels le lecteur passera avec effroi jusqu'à ce qu'apparaisse dans sa lumineuse discrétion la figure du suicidé philosophique, l'abbé Forcas, capable de tout pour être fidèle, dans les actes, à l'idée du Rien qui le possède.


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

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