dimanche 14 octobre 2018

Des moyens


« Dans le suicide aigu, tous les moyens, tous les genres de mort sont égaux ; les malades saisissent avec une ruse souvent infernale toutes les circonstances favorables à leur suicide : une fenêtre, un escalier, un couteau, des ciseaux, la strangulation, la rivière, un flacon de taupicide, n'importe, pourvu qu'ils mettent fin à leur vie. Il n'en est pas de même dans le suicide chronique : les malades adoptent le genre de mort qu'ils doivent se donner, et s'y arrêtent après de mûres réflexions ; ils n'en veulent pas d'autres ; et encore s'ils sont décidés à se noyer, par exemple, c'est arrangés de telle façon, et dans tel endroit de la rivière, à tel moment du jour ou de la nuit, que s'exécutera leur dessein : le moindre dérangement à leur plan bien arrêté, suffit pour le faire différer, ou même pour en empêcher tout à fait l'exécution. » (Scipion Pinel, Traité de pathologie cérébrale ou des maladies du cerveau, Rouvier, Paris, 1844)

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

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