« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 7 septembre 2018
Le mot et la chose
Le philosophe Bergson, qui sans doute n'éprouva jamais le désir de se détruire, prétendait que si l'on avait envie d'ingérer du taupicide, c'était à cause d'un certain charme magique du mot « taupicide », idée qui exaspérait l'écrivain mondain Paul Valéry, car il y voyait un sophisme. « Si j'admets, disait ce dernier, que le taupicide a bon goût (avant toute expérience particulière), c'est à la substance même (qui s'appelle taupicide) que va mon approbation. Si c'est au contraire le mot de taupicide, que j'approuve, je puis le trouver gracieux, sonore, agréable à prononcer, je ne songerais pas à le manger. » — Bon goût ? Le taupicide ? Ô sancta simplicitas !
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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