mardi 18 septembre 2018

Les adieux à Gand


Avant de commettre l'homicide de soi-même, le poète flamand Jacob van Zevecote (1604‒1646) coucha sur le papier ce déchirant poème d'adieu : « En avant, il faut partir : adieu, douce patrie, qui si souvent éveillais ma veine. Adieu, champs d'Oostacker ; quand les soins et les peines me tourmentaient, votre herbe vive, votre inépuisable verdure dissipaient mes angoisses. Gand, je ne te verrai plus ! Ma nacelle ne me portera plus jusqu'à Tronchiennes, le long des vertes prairies où s'engraissent et pâturent les bœufs que le Danemark nous envoie. Adieu, adieu ! il faut partir ; je dois escalader l'étroit sentier des rochers dont la tête hardie, toujours couverte de neige, défie les hauteurs des cieux. » — On ne fait pas plus poignant.

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

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