« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mercredi 5 septembre 2018
Sursaut
Au contact du « rébarbatif et fétide réel », le suicidé philosophique, hypersensible à l'idée du Rien, devient de plus en plus intransigeant. S'enfermant dans la solitude, il ne trouve bientôt plus de consolation que dans la lecture de Schopenhauer, la musique de Schumann, et les promenades solitaires dans la nature. Et puis, brutalement, il renaît à lui-même. Le sentiment de déréliction, l'angoisse du vide et le dégoût de l'haeccéité cèdent la place à l'exaltation. Son inépuisable énergie lui donne alors la puissance de créer un monument immortel, socle granitique de toute métaphysique future : l'homicide de soi-même. Son destin est accompli.
(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)
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