vendredi 24 juin 2022

Coque rémissible

 

La coque du monde — la peu reluisante « réalité empirique » — est-elle digne de pardon ? Si oui, elle est rémissible. Sinon, il ne reste qu'à la broyer comme une pelote de laine épaisse.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 23 juin 2022

Un bredin

 

L'écrivain allemand Ernst Jünger croyait possible de découvrir le sens caché de l'univers en observant les insectes. Mais il faut dire que d'après son ami Gottfried Müller, il « tâtait de la chopine » plus souvent qu'à son tour et passait dans son village (Wilflingen) pour un « bredin ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Pâles rapaces

 

Qui sont ces « pâles rapaces » dont parle le poëte, ces terrifiants volucres qui « percent nos cervelles endormies pour en détruire le suc nourricier » ? Des magistes noirs ? Des théosophes ? Des électriciens ? Ou plus simplement... « les autres » ? (le fameux « autrui » lévinassien).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 22 juin 2022

Follicules palingénésiques

 

Au dire de Basile Munteanu, Émile Cioran voyait en la femme « un amas spongieux, plein de ces follicules palingénésiques par lesquels le calvaire de l'humanité perdure et ne s'use point ». Mais, toujours d'après Munteanu, il n'osa jamais confier cette pensée à Simone Boué, car celle-ci « avait la tête près du bonnet » et le penseur des Carpates « était obligé de filer doux ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Accumulation grumeleuse

 

Quand on le laisse faire, le réel produit des déchets contingents qui s'accumulent en grumeaux et finissent par boucher nos « portes de la perception » !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 21 juin 2022

Licence poétique

 

Bien que pulvérin et néocore soient deux substantifs — le premier désignant une poudre très fine dont on se servait pour l'amorçage des armes à feu, le second une ville que les Romains consacraient à une divinité —, il est admissible de parler de « l'acide labeur des pulvérins néocores qui s'emploient à éteindre le feu de l'âme ». Certes, cela ne veut pas dire grand chose, mais ça sonne bien.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Néologisme de mauvais goût

 

« J'apprends avec stupéfaction que dans certains milieux, se jaccardiser est devenu synonyme de commettre l'homicide de soi-même. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

lundi 20 juin 2022

Antimatière

 

Pour accéder à l'infini infundibuliforme, il faut d'abord ouvrir les valves de l'invisible, ce qui n'est pas une mince affaire. On peut y arriver par exemple en criblant lesdites valves de ces particules dénégatrices dont est chargée l'idée du Rien (un peu comme on utilise un canon à positrons pour simuler les jets d'antimatière des trous noirs).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Fantasmagorie

 

S'il y a bien une « fantasmagorie inopportune », c'est le fameux « autrui » du philosophe Levinas.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Gloméruleux pélicans

 

S'il faut en croire Buffon, le bec du pélican — et particulièrement celui de l'espèce dite gloméruleuse — serait capable d'exciser les « membranes laborieuses du temps ». Mais les savants d'aujourd'hui estiment plutôt que cette prouesse est à la seule portée des gibbons (bien que ces derniers soient dépourvus de bec).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

dimanche 19 juin 2022

À grands pas

 

La seule chose qui, dans la vie, « avance à grands pas, pétulante », c'est... la mort. Mais oui !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Mixture puante

 

De tout temps, la cervelle philosophique s'est cru panoptique — les « amis de la sagesse » n'ayant jamais brillé par leur modestie. Mais panoptique ou non, il ne s'en est jamais échappé qu'une mixture puante.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 18 juin 2022

Eau salée

 

Quand il était frappé de « constipation conceptuelle opiniâtre », le philosophe Heidegger buvait un grand bol d'eau salée car d'après les Anciens, « c'est de l'eau salée que sont émanées toutes choses » (donc aussi les concepts).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Vents carnassiers

 

Au dire de son compatriote Basile Munteanu, Émile Cioran ne sortait dans la rue que par masochisme et, quand il faisait trop chaud, pour « baigner sa face jaunie dans les vents carnassiers ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

vendredi 17 juin 2022

Collusion

 

« Étang de Soustons, deux heures de l'après-midi. Je mangeais une biscotte confiturée. Et tandis que je mâchais laborieusement, il m'apparut qu'être et non-être s'étaient entendus secrètement — les misérables  ! — pour nuire au Dasein et à moi tout spécialement. »

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Fastes

 

De quels fastes le Rien peut-il être le sophistiqué ordonnateur, si ce n'est le martyrologe universel des suicidés philosophiques  ? 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 16 juin 2022

Hélice plombée

 

Pareille à une hélice plombée, la pensée de la mort tout à la fois nous propulse et nous entraîne par le fond.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Gluons

 

En mécanique quantique, un boson est une particule de spin entier qui obéit à la statistique de Bose-Einstein. Parmi les bosons, les plus remarquables sont les gluons, ces corpuscules responsables de l'interaction forte. Ils tiennent les quarks ensemble en les liant très fortement pour empêcher que la « réalité empirique » ne se désagrège !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 15 juin 2022

Vie creuse

 

De nombreux indices laissent à penser que la vie est creuse à l'infini. Mais pour ce qui est d'y entrer... va te faire lanlaire !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Foraminifère

 

« Tel un foraminifère au fond de l'eau, Ulysse se tournait... »

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 14 juin 2022

Absolu ténébreux

 

L'absolu ténébreux n'est qu'une idée. Pas même une sauce, juste une idée — qui souffle dans le vacuum et s'infiltre dans le bocal des suicidés philosophiques (exemple : Nerval).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Argyraspides

 

Les argyraspides, ces fantassins d'élite de l'armée macédonienne au temps des conquêtes d'Alexandre, étaient agiles et endurants, ils battaient sans se lasser les territoires du non-sens, mais ils ont montré une certaine déloyauté envers les Diadoques.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

lundi 13 juin 2022

Intermède publicitaire

 

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant... »

(Paul Verlaine. Expert de l'isolation par l'extérieur. Avec aides de l'État)

Périboles

 

Les mots (les vocables) rappellent un tant soit peu les périboles des anciens palais : ils sont une enceinte sacrée et ils introduisent à quelque chose, mais à quoi ? Au cœur du processus de l'âme ? Ou peut-être, plus simplement, à l'ampleur catastasique de sa trajectoire ? 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

dimanche 12 juin 2022

Arcanes

 

Les « organes » (cerveau, cœur, rate, estomac, etc.) ont certainement une utilité, mais ils sont aussi et surtout « les arcanes branchus de notre déchéance ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Richesse du réel

 
Dans le réel, on trouve toutes sortes de végétaux : le fameux sabot de Vénus, le cattleya, et même l'orpin.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 11 juin 2022

Glomérules toujours

 

“Achingly beautiful ! Coruscating ! Wickedly funny ! Delaunay's Glomérules holds the reader's attention in an iron grip. It will appeal to the serious scholar and general reader alike. A stunning debut !”

(The Montcuq Review of Books)

vendredi 10 juin 2022

Glomérules encore

 

Glomérules is a groundbreaking achievement, impeccably researched and brilliantly argued. Fernand Delaunay's work is accessible but also comprehensive, really turning the topic on its head and taking an unflinching look at the concept of taupicide. This is an ambitious and timely piece that absolutely cannot be ignored.”

(The Paris Review)

jeudi 9 juin 2022

Glomérules, by Fernand Delaunay

 

“A rollicking good time ! Fernand Delaunay is known for his razor-sharp wit, and Glomérules is no exception. Hilarious and thought-provoking, this book had me laughing out loud from beginning to end. An absolute delight, compulsively readable. I can't wait to see what Fernand Delaunay does next.”
 
(The Alaska Quarterly Review)