« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 29 mai 2018
De la réalité des choses
En 1795, Fichte, averti par la lecture de Jacobi, radicalise l'usage transcendant qu'a fait Kant du principe de causalité appliqué à l'affection de la sensibilité par la chose en soi. Selon Fichte, ce serait l'extériorité transcendante de l'« en soi » qui fonderait en dernière analyse — contradictoirement ! — l'extériorité immanente des phénomènes perçus dans l'espace !
Mais alors, que reste-il de l'autosuffisance transcendantale qui caractérisait la preuve kantienne de la réalité des choses dans l'« espace hors de moi » ? Rien, ou pas grand chose.
Pour l'écrivain Adalbert Stifter, ce « coup de force » fichtéen est trop dur à supporter, et il se suicide à Linz le 28 janvier 1868 en se tranchant la gorge d'un coup de rasoir. Déjà dans sa jeunesse, en 1817, il avait voulu se laisser mourir de faim pour expier la mort accidentelle de son père.
Un siècle plus tard, son compatriote Thomas Bernhard saluera sa mémoire en le décrétant « un bavard insupportable » et « probablement l'auteur le plus ennuyeux et le plus hypocrite qu'il y ait dans la littérature allemande ».
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)
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Un passage par chez vous est une promenade dans le Jardin des délices.
RépondreSupprimerVous méritez le prix Nobel de littérature, sans nul doute.
D'ailleurs, le voici. Tenez.
Oreilles
Merci, merci beaucoup. Mais c'est trop. Quelques lecteurs me suffiraient.
SupprimerBien à vous
RF
Et d'ailleurs c'est un film, je crois : trop Nobel pour toi.
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