samedi 30 juin 2018

Si c'est un homme


Tout commence mercredi vers 18 h 30, sur la route Nantes – Cholet : à la limite des deux départements du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique, deux voitures s'accrochent. Les deux conducteurs impliqués se garent sur le côté pour établir un constat. Alors que les discussions commencent à peine, l'un des deux protagonistes décide de partir à pied et franchit la glissière de sécurité, abandonnant son chien dans sa voiture.

Arrivés sur les lieux, les gendarmes de Vallet tentent de repérer le fuyard. Mais dans le noir et sous des trombes d'eau, les recherches sont rapidement interrompues.

Ce n'est que le lendemain matin que l'homme sera retrouvé par un promeneur. Sans vie. Dans un fossé, non loin d'un chemin. Ce Finistérien de 44 ans s'était, selon les premiers éléments de l'enquête, donné la mort en se tailladant les veines de l'avant-bras. « On a retrouvé un cutter dans les buissons », rapporte un gendarme. Le Breton était de passage. Il n'avait aucune attache dans le secteur.

« On suppose qu'il a fui parce qu'il était en défaut de permis. Il lui avait été retiré pour conduite en état d'ivresse. Pour le reste, difficile à expliquer si ce n'est par quelque fragilité psychologique, par la difficile cohabitation avec une belle-mère envahissante, ou par le sentiment de culpabilité lié à son statut de rescapé », conclut le gradé qui, inexplicablement, semble confondre ce cas avec celui de l'écrivain Primo Levi. Des examens médicaux supplémentaires seront toutefois menés sur le corps du défunt. (L'Hebdo de Sèvre et Maine, 7 janvier 2016)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire