dimanche 19 août 2018

Attentat inabouti


Quand Ramon Zarate alias le général Alcazar exécute son numéro de lanceur de poignard avec son partenaire Chiquito alias Rupac Inca Huaco sur la scène du Music-Hall Palace, on a l'impression que c'est son « odieux Moi » qu'il voit en face de lui, et qu'il doit se tenir à quatre pour ne pas lui envoyer son coutelas « en pleine poire ». Il nous fait penser à cette femme un peu sénile évoquée par Fontane dans Quitte, qui a coutume de chanter des hymnes au Rien toutes les fois que, une oie coincée entre ses genoux, elle s'apprête à lui plonger un couteau dans le cou. 

Détruire le Moi n'est pas chose aussi aisée que d'immoler un volucre, mais fort heureusement, il reste l'aguardiente pour rendre un peu moins oppressant le cauchemar de l'individuation...

(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)

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