« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 25 août 2018
Buis
De toute éternité, le buis a été l'emblème du suicidé philosophique. Cet arbuste dédaigné habite les lieux arides et les terrains ingrats, de même que le zélateur de la mort volontaire se contente du plus chétif domicile, le Rien. On voit les insectes s'attacher au buis, comme ils font aussi au champion de l'annihilation du Moi, trop blasé pour s'en garantir. Le suicidé philosophique endure patiemment les privations et se cramponne à l'idée du Rien. Semblablement, le buis brave les intempéries et s'attache fortement au mauvais sol où il est relégué. Son bois est serré et très noueux, par allusion à la vie rude du suicidé philosophique. Les idées noires qui pullulent dans la pachyméninge de celui-ci sont figurées par l'huile fétide qu'on retire du buis, et cetera, et cetera.
(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)
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