« Alors ? T'es mallarméen, il paraît ?
— Non, je suis gautiériste. Depuis que j'ai lu le Capitaine Fracasse, je
ne jure plus que par Gautier. Je trouve que l’écriture gautiériste, tel
un mécanisme en marche vers l’épiphanie poétique, tend à rendre l’art
immanent à elle-même (à l'écriture gautiériste, c'est-à-dire). Jusqu’à
l’effacement des sutures, mon vieux ! Jusqu’à ce que soient à la fois
dépassés et effacés les artifices et instruments qui servaient
jusqu’alors cette immixtion, jusqu’au point où “la sphère de la
littérature renferme la sphère de l’art.”
— Bon diousse.
— Nous nous interrogerons ici sur le rôle de cette nostalgie picturale
dans l’écriture : l’art de l’écrivain ne doit-il pas reconnaître une
forte dépendance à cette nostalgie ?
— Ah, je ne sais pas, gars.
J'avoue que je n'y ai jamais réfléchi. Bon, il faut que j'y aille. Alors
ciao, hein ! Arrivederci !
— Ouais, aux fines herbes. »
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)
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