« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
jeudi 1 novembre 2018
Nouvelles investigations sur l'être (suite)
Les corps fluides se divisent en corps liquides et corps gazeux.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Nausées
Chez certaines personnes, la présence d'un simple lombric, d'un ténia, ou de tout autre helminthe, suffit à produire les vomissements les plus fréquents et les plus funestes. On imagine alors sans peine le torrent nauséeux que peut déclencher chez l'homme du nihil la vue de son lointain et exécré cousin, le « monstre bipède » !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Traitement de la mélancolie
« Les médicaments internes, les topiques, l'électricité, le galvanisme et même le magnétisme ont été employés tour à tour ou simultanément contre la mélancolie ; mais tous ces moyens réunis comptent à peine quelques rares succès. Quelquefois, on est parvenu à dissiper une mélancolie commençante en combattant les dispositions morbides qui l'avaient peut-être provoquée. Mais presque toujours cette maladie poursuit sa marche, et l'opération devient nécessaire : on la pratique au moyen, par exemple, d'un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe. » (Ange de Saint-Priest, Encyclopédie du dix-neuvième siècle, Paris, tome sixième, Paris, 1846, p. 646)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Écume
La « nécessité » n'est que l'écume visible de mon désir de macération.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Les quatre états du philosophe
Les quatre phases de la vie des philosophes, qui constituent la métamorphose, sont l'état d'œuf, l'état de larve ou de chenille, l'état de chrysalide ou de nymphe, et l'état d'insecte parfait.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 31 octobre 2018
Bourrage au sable
« À Pesay, où des suicidés philosophiques utilisèrent les uns l'argile, les autres le sable, on obtint pour résultat la rupture du Moi dans le premier cas et pas la moindre fissure dans le second. La bourre au sable n'est donc, en aucune manière, applicable à l'homicide de soi-même, car le sable est projeté au dehors et le Moi reste intact. Ce procédé est actuellement complètement abandonné. » (Ami Théodore Ponson, Exposition comparative des méthodes employées en Belgique, en France, en Allemagne et en Angleterre, pour l'arrachement du Moi, Liège, Noblet, 1852)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Terreur de la pensée
Me saisit en son cortile l'horreur propre à l'intellection.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Chausse-trape
Celui qui s'appliquera à classifier le réel fera bien de se garder du défaut dans lequel sont tombés Linné et Scopoli au sujet des poissons cartilagineux, en les reportant parmi les amphibies 1.
1. Fort heureusement, Gmelin a rétabli avec juste raison les deux familles des branchiostèges et des chondroptérygiens.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Aperception du Rien
Selon Bichat, les rayons lumineux doivent, pour être aperçus, frapper notre rétine. De même, les aliments doivent se mettre en contact avec nos organes s'ils veulent être assimilés en notre propre substance. Dans l'ordre de l'esprit, de façon analogue, pour que l'idée du Rien nous imprègne, il faut d'abord qu'elle entre en collision avec notre pachyméninge. Le commerce de la femme y aide beaucoup, au dire de Gragerfis (Journal d'un cénobite mondain).
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Amputation
Au colt Frontier des suicidés philosophiques, Origène préféra le couteau de cuisine, et il ne visa pas directement le Moi, mais un simple acolyte.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Folie circulaire
En septembre 1911, le Moi est envoyé une première fois à l'asile de Ville-Évrard, en Seine-et-Marne, avec un diagnostic de « dépression mélancolique » occasionnant, selon le médecin-chef, une grande faiblesse de l'attention et l'impossibilité de tout travail intellectuel. Un diagnostic ultérieur de « folie circulaire » et de « paralysie générale » laisse deviner une psychose maniaco-dépressive, peut-être aggravée par les effets tardifs d'une intoxication par l'idéalisme fichtéen.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Un remède souverain contre la gravelle
« Lorsque l'expulsion des pierres est continuelle, et lorsque la prêle, la verge d'or, le lierre terrestre, les framboises, le marrube blanc, la bétoine de Paul, l'impératoire, les sommités de mille-feuille, les mauves, l'écorce de la racine de l'aubépine d'Égypte, les différentes espèces de mousses, les baies de genièvre torréfiées, les framboises séchées, les noyaux et le fruit rôti des cerises, se révèlent tous impuissants à stopper la maladie, il faut nécessairement faire usage de l'idée du Rien. On en prendra une cuillerée le matin, sur laquelle on boira du thé. On a remarqué que des personnes qui avoient été tourmentées pendant plusieurs années de douleurs néphrétiques, s'étoient fort bien trouvées de l'usage de cet électuaire. » (Robert James, Dictionnaire universel de médecine, Trad. par MM. Diderot, Eidous et Toussaint, Paris, 1746)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mardi 30 octobre 2018
Jusqu'au-boutisme
À l'instar de Simmel, le suicidé philosophique rejette toute définition organiciste de l'individu, car une telle définition induit trop à ses yeux le fait de penser le Dasein comme une entité cohérente et autonome. Mais son opposition, contrairement à celle de Simmel, prend la forme d'un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe, et il s'oppose jusqu'à ce que mort s'ensuive.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
La vie
Tout cela n'est ni tragique, ni héroïque. Il ne s'agit que de l'épuisement d'un possible.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Cautérisation du Dasein
« L'idée du Rien, affirme Hippocrate, est ennemie de toute pourriture, parce qu'elle consume et dessèche l'humidité imbue en la pachyméninge, et corrige l'intempérature froide et humide ; ce que ne fait pas l'idéalisme transcendantal, lequel, aux esprits cacochymes, cause quelquefois inflammation, gangrène et mort. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Un sceptique de notre temps
Disciple moderne de Pyrrhon, le fantaisiste français Joseph Pujol (né à Marseille le 1
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Introspection
« Fouillant les circonvolutions de ma pachyméninge, je cherche le diverticule où l'idée du Rien a son siège. Je le trouve enfin. L'endroit est désert, comme tous les bouts de ville qui ont l'air oubliés même de leurs habitants, mais sans rien d'inquiétant ou d'insolite. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Impudence philosophique
« Ils sont encore une foule de subtiles niaiseries bien plus spirituelles que toutes celles-là. Ce sont des notions, des relations, des formalités, des quiddités, des haeccéités, toutes choses qui ne peuvent être aperçues que par ceux qui ont d'assez bons yeux pour voir, au milieu des plus épaisses ténèbres, ce qui n'existe nulle part. » (Érasme, Éloge de la folie)
— Oh ! Oh ! Comme tu y vas, mon ami !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Inscription à :
Articles (Atom)