mercredi 12 septembre 2018

Une expérience décevante


Comme le Mont-Dore, l'existence offre, de près, des tableaux du plus grand effet ; mais comme ceux de la station auvergnate, ces tableaux sont morts, c'est l'image réfrigérante de la déréliction. Très vite, la vie se révèle filandreuse et monotone. On l'admire, mais elle attriste, et bientôt on la quitte accablé d'ennui. Dans le Grand Rien, au contraire, tout rit, tout enchante. En un mot, nous nous éloignons de l'une sans regrets, tandis qu'en quittant l'autre — mais le quitte-t-on jamais ? — nous voudrions le revoir chaque jour.

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire