Il
est notoire que de toute sa vie, le « négateur universel » Émile Cioran
n'a produit que de la négation (sous forme d'aphorismes,
principalement). Pourtant, comme Archimède, comme Galilée, comme
Torricelli, comme Newton, comme Papin, comme Volta, il fut un être
utile. Il a aidé de nombreuses personnes « nihiliques » à se sentir moins
seules dans ce « monde de néant ». Alors honneur ! Honneur au « négateur
universel » Émile Cioran !
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)
100% d'accord. Ou bien 0%, je ne sais.
RépondreSupprimerEh bien alors quoi, il faudrait savoir, sacré nom d'un petit bonhomme !
SupprimerHeureusement qu'il n'a pas embrouillé ses lecteurs avec de la double, voire de la triple négation. Ça n'aurait pas été la même histoire.
RépondreSupprimerVotre commentaire illustre très bien une entrée récente du journal de Renaud Camus ( https://www.renaud-camus.net/journal/2023/08/21 ) :
RépondreSupprimer« J’ai toujours pensé que les réseaux sociaux avaient l’immense avantage, pour un écrivain, de lui permettre de mesurer exactement ce dont il s’était toujours douté, mais qui restait nécessairement flou dans son esprit (par chance pour lui) : le degré de mécompréhension dont fait l’objet tout ce qu’il écrit. Sur Twitter ou sur Facebook, et sur les autres réseaux j’imagine, pour la première fois dans l’histoire du monde, on voit les gens ne pas comprendre, littéralement. On les voit aussi ne pas voir, en direct. Or c’est loin de se limiter à la seule production littéraire, peu abondante en ces parages, malgré les nombreuses citations : c’est général. Nietzsche pensait que la philologie est la voie royale de la philosophie. Il désespèrerait de l’une et l’autre, aujourd’hui. Quatre-vingt-quinze pour cent des commentateurs négligent le paratexte le mieux en évidence. Hier quelqu’un avait mis en ligne un beau texte d’Alexandre Vialatte, avec toutes les indications de provenance, avant et après. Une dame, très frottée de littérature, sans doute, commente gravement :
« C’est très beau, ça me fait un peu penser à Alexandre Vialatte ».
Il m’arrive très fréquemment de citer des phrases, des paragraphes ou des pages que j’aime de Jérôme Vallet ou de Georges de La Fuly. Bien entendu je les entoure de tous les guillemets nécessaires, j’en précise avec soin la provenance. Rien à faire : les trois quarts des personnes qui en disent quelque chose le font en s’adressant directement à moi, comme si j’en étais l’auteur.
Je republie des entrées vieilles de dix ans, avec leur date bien en évidence : on me fait remarquer que ce que j’avance n’est plus d’actualité, que c’est il y a dix ans qu’il aurait fallu dire cela.
Qu’une phrase soit affirmative, négative ou interrogative n’entre plus en ligne de compte dans l’interprétation qui en est donnée. Quant à la double négation, elle est un pur suicide sémantique. »
Boh, je voulais répondre à Catherine, mais j'ai mal positionné mon commentaire…
SupprimerJ'ai beaucoup de mal avec les doubles négations, certaines sont formulées de telle sorte que je m'arrache les cheveux pour y comprendre quelque chose. Et qu'on ne vienne pas me dire que moins par moins égale plus ! (J'en donnerai un exemple en temps voulu).
SupprimerSinon sur les méprises des commentateurs, ce n'est pas pour les (me) défendre, mais il se peut que, dans une faible mesure, ils pratiquent le commentaire volontairement "à-côté de la plaque", par jeu. Bah ce n'est pas bien grave.
Houlà, c'est peut-être moi qui n'ai pas été très clair : quand j'écrivais que votre commentaire initial « illustre » le passage de R.C., ce n'était pas pour vous critiquer. J'aurais dû choisir un autre terme.
SupprimerAh dommage, ce n'est pas si mal de se prendre "un coup de pelle" comme on dit chez le Marquis de l'Orée !
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