« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
dimanche 14 avril 2019
Une affreuse mascarade
Pour le constipé, le séjour périodique dans les « goguenots » est à la fois un exutoire, une torture rituelle d'expiation, un délire surréaliste, une célébration de la folie.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Canard
Faire fondre sur la cuillère chauffée à blanc de l'inaction le canard de la néantisation du monde. (En hommage à Georges Dazet)
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Prêcher d'exemple
« Voir clair » (Gragerfis), être « dans l'immédiate proximité du Rien » (Banquine), « écarter les rideaux qui nous séparent du pachynihil » (Doppelchor). Et puis, par l'homicide de soi-même, propager cette révélation, aider les autres à s'ouvrir à leur tour.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
samedi 13 avril 2019
Plâtre
La calcination du gypse fournit le plâtre, selon la version perverse d'Irénée.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Grands Anciens
Les suicidés philosophiques nous aident à transcender les structures utilitaires, à retrouver la vie profonde. Ils nous mettent en présence de l'invisible, de l'illimité, de l'indicible que nous portons en nous. — All right, chaps ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Littérature
L'homme du nihil est incapable de concevoir la littérature autrement que sous la forme non-risible du suicide.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
vendredi 12 avril 2019
Éclat de l'éphémère
Grâce au jus de pruneau, le constipé savoure enfin le « prodigieux éclat de l'éphémère ». Ce qui jamais peut-être ne reviendra brille en effet pour lui d'une tragique intensité : « ... le cas n'apprend qu'en sa défaite à embaumer ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
La difficile vie de Luc Pulflop
Je me tords en un spasme congru que presque ne dilue le flux énantiotrope du vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Nostalgie du Rien
Exclu du rêve, de la contemplation, exempt de tout désir et de tout idéal, l'homme du nihil se sent devenir pierre. Pour lui, le monde est « un brugnon pourri dont le noyau est du vide ». Seule l'autre réalité — le pachynihil — lui permet encore de supporter l'existence. Sans cette ouverture, celle-ci n'est plus que cendre morte, désert de poussière. Le pachynihil, c'est « très exactement cela en nous qui se rétracte quand nous entendons parler de séries algébriques », écrit un auteur qu'il connaît bien, Robert Musil. Mais comment recouvrer cette part d'insaisissable si ce n'est par l'homicide de soi-même ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 11 avril 2019
Jachère
À la fois puissante, persistante et pédonculée, insaisissable, indéfinissable,
l'idée du Rien ressemble un peu à ce que le psychologue américan John Tussord appelle des « jachères » : espaces vides de projets — hormis peut-être celui de « tout faire sauter » —, moments d'inaction pratique, où se concentre l'attention contemplative, moments où la conscience s'ouvre, regarde, écoute avec une intensité neuve, où la pensée de se détruire fige et passe à l'état cristallin. Il est alors temps « de quitter la Faucille et de redescendre à Mijoux, pour arriver à Saint-Claude par Septmoncel »...
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Vache de raison pure
Non seulement la raison pure nous empêche de développer nos dons, mais elle vide, autour de nous, la nature, n'en faisant qu'un matériau, un espace abstrait, un pur fantôme. Elle nous oblige à nous purifier
« de cela que la voix ne peut nommer, de cela
que nul pied à coulisse ne saurait mesurer... »
Résultat aberrant ! L'absurdité massive de l'étant plus que jamais nous écrase, nous asphyxie, nous encercle ! — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 10 avril 2019
Un éternel perdant
Non content d'être un « perdant de la mondialisation », le suicidé philosophique est aussi un « perdant de la mondanité » (au sens du philosophe Eugen Fink et au sens où il n'est jamais invité dans les coquetèles).
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Impasse logique
Il y a quelque chose d'aporétique dans ce cauchemar visqueux qu'est l'existence.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
mardi 9 avril 2019
Rapatriement express
D'après Gragerfis, l'haeccéité est « le point extrême de l'exil » et le taupicide nous « rapatrie » en nous rendant les vraies dimensions de notre nature.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Le terrain glissant du pachynihil
Le piolet est indispensable dans le parcours des glaciers, observe Max Brod.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérér. Dégoût)
Les révélations de la constipation
Il faut, pour vivre, préférer le mensonge à la vérité. Garder les yeux fermés. Comment, en effet, continuer à vivre quand on a vu le pachynihil ? Mais qu'un manque de fibres, solubles ou insolubles, déclenche en l'homme une constipation opiniâtre, et aussitôt tout se défait autour de lui, le voilà dans une nuit de solitude et de misère — celle des fameux « goguenots » —, dévoré par la pensée du néant avec une incroyable soudaineté. On pense, devant cet « exilé du cas » (Gragerfis), à l'Ilitch de Tolstoï, à l'homme du souterrain de Dostoïevski, au Salavin de Duhamel, au Clamence de Camus, etc. : une expérience de nature religieuse, mais d'où Dieu — et non seulement le « Suisse » — est absent.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Zététique
Zététique se dit de la méthode employée pour découvrir la raison et la nature des choses. Un zérumbet zététique.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
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