vendredi 3 février 2023

Grosse pomme vs. Bezons

 

On ne peut pas rivaliser avec quelqu'un qui est allé à New York. C'est impossible. Sa vie est trop glamour. La nôtre... Mieux vaut parler d'autre chose. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Assez de salamalecs !

 

Seuls les grands écrivains (les Tchekhov, les Hamsun, les Céline, les Luc Pulflop) devraient avoir le droit d'écrire — et encore, à condition d'être morts. Les autres... On aimerait leur enfoncer un petit bâton bien pointu dans les oneilles. Imposteurs ! Nerfs sciatiques ! Pots de vous-savez-quoi ! 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Jeunesse, belle jeunesse, reviens !

 

« Dictes-moi où, n'en quel pays, ont disparu Gérard Saint-Paul, Régis Faucon et Ladislas de Hoyos ? Où s'en sont-ils allés ? Et où sont les neiges d'antan ?
— Les neiges d'antan ? Elles sont dans ton cul, les neiges d'antan ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 2 février 2023

La mort est une gaufrette

 

Mourir, c'est un peu dur au début, mais après ça va tout seul. Comme les gaufrettes Verkade, la mort est « croustifondante ».
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Aux chiottes les cabossés de la vie

 

Les « cabossés de la vie » sont des êtres particulièrement horripilants. Ils ont l'air de s'imaginer qu'être un « cabossé de la vie » constitue un titre d'honneur. Ils jouent les durs à cuire mais ce n'est que comédie, escroquerie et bluff. Le véritable « cabossé de la vie », personne ne sait qu'il est un « cabossé de la vie ». Il vit dans un terrier, mange des nouilles, et ingurgite un grand bol de Ricoré au petit-déjeuner. En outre, cette expression de « cabossé de la vie » est du ridicule le plus achevé. En résumé et pour toutes ces raisons : aux chiottes, les « cabossés de la vie » ! Aux doubles-vécés !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Y être toujours

 

Le pénible Arthur Rimbaud, archétype des « écorchés vifs », termine son poëme Qu'est-ce pour nous, mon cœur par cette exclamation : « J'y suis ! J'y suis toujours ! » Selon Gragerfis, ce vers écourté et isolé mime l'interruption brutale de la fiction héroïque qui emportait l'esprit du poëte. Peut-être, mais dans tous les cas, ce dernier a l'air de se féliciter d'y être toujours (dans la réalité empirique). Alors parlez-nous d'un « écorché vif » ! S'il n'était pas décédé, on le traiterait de poseur, de faux écorché vif et de pot de pisse.
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Fatidique évolution

 

L'homme n'aurait jamais dû descendre du singe. Depuis, il n'a fait que des sottises. Remonte, monstre bipède ! Remonte au singe ! Et jusqu'à l'amibe, tant que tu y es ! Pot de pisse ! 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 1 février 2023

Médiocrité du réel

 

Le « monde », qu'ils disent, et son « infinie diversité ». Mais peut-être qu'ils plaisantent ? Tout ce capharnaüm est fait d'atomes, eux-mêmes faits de quarks, de gluons, et d'autres particules plus ou moins dégoûtantes. Il n'y a pas de quoi s'extasier. Merde !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Nullité de l'existence

 

Toute vie ressemble à la course d'un rat dans un labyrinthe. Résultat, quand on a lu une biographie, on les a toutes lues. C'est toujours pareil : le quidam naît, il s'agite un peu, et puis il « décède ». Parlez d'une intrigue !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Projets de déménagement

 

Installer son Moi névropathe dans une pomme, cela serait beau. Mais il y a un risque : celui du pépin calfeutré dans la loge de l'ovaire, avec lequel il faudrait cohabiter. Alors ? Peut-être élire domicile dans un atome maigrelet et taiseux ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Accoutumance à l'incertitude

 

Dans ce « monde de néant », il est impossible de savoir quoi que ce soit avec certitude, pas même si ceci est notre main — et il est notoire que le philosophe Wittgenstein trouvait ça « bisquant » (« diese Situazion ist sehr biskant », disait-il à Karl Popper). Mais on se fait à tout, et dans ses Souvenirs, sa sœur Gretl affirme qu'il avait fini par s'y faire.
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 31 janvier 2023

Hommage à Émile Joulain

 

D'après George Bernard Shaw, le mari d'Annie Besant, Frank Besant, ne l'était pas tellement. Dans son Esquisse d'autoportrait, Shaw dit même que c'était « un vrai fidgarce ». Et il conclut par : « Allez, tôpette ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un exemple à suivre

 

Est-il vrai, comme certains le prétendent, que Tou Fou était ami de Li Po ? Et qu'il a su tirer des malheurs de la guerre et de sa misère personnelle une poésie originale ? Si c'est vrai, il faudrait voir comment il s'est débrouillé (et peut-être tâcher de faire pareil). 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Florilège mitrandien

 

François Mitrand pensait qu'une messe était possible. Il croyait aux « forces de l'esprit ». Enfin, d'après lui, rien ne justifiait qu'on jetât aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Remake de Job

 

Le temps nous enlève tout : nos biens meubles et immeubles, nos amis (pour ceux qui en ont), et jusqu'aux poils que nous avons sur le caillou (les cheveux, comme cela s'appelle). Il nous met à l'épreuve comme Dieu a fait Job. Ça le fait rire, le salop, mais il va voir. Nous ne savons pas encore ce que nous allons faire mais ça ne va pas se passer comme ça.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 30 janvier 2023

La mort d'Ivan Ilitch (résumé)

 

Le pauvre Ivan Ilitch, par le glaive du Rien surpris, ne sait à quel saint se vouer. Sa grosse tête pendouille, ses bras sont agités, et pour tout arranger, il fait craquer un « ben » en l'essayant dans le magasin. « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Rien de neuf

 

À étudier attentivement l'œuvre du Grandiloque — cette œuvre d'une verve toute carpatique —, on s'aperçoit que l'enseignement dudit Grandiloque pourrait se résumer en cette simple et sobre phrase : « L'être humain est une canaille et un pou. » Hélas ! On le savait déjà. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Édition spéciale

 

« Le monstre bipède, écœuré par son caractère transitoire et bouleversé par la lecture de Marc Aurèle, renonce à faire le mal ! »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Suprématie des « pouffes »

 

S'il faut en croire le philosophe viennois, il existait, à l'époque de Weininger, deux types de femmes : les mères et les « grosses pouffes ». Aujourd'hui, on ne sait pourquoi — effet du réchauffement climatique ? —, les premières ont disparu et il ne reste plus que les « grosses pouffes » !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 29 janvier 2023

Semaine à Plomenez

 

Vacances, le nihilique oublie tout. Il n'a plus rien à faire du tout. Il s'envoie en l'air — métaphysiquement ! —, ça c'est super. Il ressent une sorte de folie légère à la pensée que « rien n'est ». C'est fou, « comme même » ! 

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Effluve précurseur

 

Il n'est pas de plus grand bonheur, pensons-nous, que de sentir le moisi. C'est signe que la fin est proche.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Absolu ténébreux

 

Le philosophe Hoene-Wroński avait raison : on ne peut pas vivre sans absolu. Or il se trouve que le Rien est un absolu — c'est même l'absolu par excellence. Conclusion ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Fatalité cruelle


Plutôt qu'un spectre farci d'enthousiasmes tombaux, on aurait préféré être un rapicolant ménestrel — mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie...

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 28 janvier 2023

Cadeau matinal

 

« Voir, entendre, aimer. La vie est un cadeau dont je défais les ficelles chaque matin, au réveil. » Ainsi parle le poëte Christian Bobin, qui ne manque jamais une occasion d'énerver les personnes « nihiliques ». Ces dernières, malgré leur serment d'ignorer les « bredins », lui répondent : « Scélérat ! Pot de pisse ! » Et encore : « Salop ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Minéralité du temps

 

« Ô temps, suspends ton vol ! » implorait le poëte. Mais le temps ne vole pas. Il n'a pas d'ailes. Ce n'est pas un volucre mais un gros caillou très costaud.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Cristallisation du nihilique

 

À l'instar du cinabre, le nihilique cristallise dans le système rhomboédrique. Et c'est ainsi qu'il s'incorpore au pourpre et gélifié glacis du Rien.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Héritage du nihilique

 

De son existence incertaine, il n'est resté de frasque aucune, qu'un nid de murmures.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 27 janvier 2023

Thérapie radicale

 

Pour se guérir du dégoût d'avoir un Moi, nul besoin de pharmacopée, de chocs électriques (comme ceux qu'a infligés l'infâme docteur Ferdière au Mômo) ou de clystères outrageants. Un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe fait parfaitement l'affaire.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Penser la mort

 

« Il y a dans la mort je ne sais quoi d'irrévocable qui fait qu'on peine à s'y habituer. On peut dire sans exagérer que la mort est un état malaisant, tout comme la pensée de la mort est une pensée malaisante. » (Vladimir Jankélévitch, Penser la mort)

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)