Étang
de Soustons, deux heures de l'après-midi. L'hygrométrie de l'air est
nulle. Dans une épaisseur hostile de verre pilé, deux quidams discutent.
« Monsieur et madame Manvussa ont deux fils, dit le premier. Comment s'appellent-ils ?
— Je ne sais pas, répond le second. Pierre et Paul ?
— Non. Gérard et Alex.
— Hein ?
— Oui. Parce que Gérard Manvussa et Alex Manvussa.
— Ah, bon.
— Oui, mon ami. C'est ce qu'on appelle un calembour.
— Si j'étais seul, je me jetterais instantanément à l'eau. Jamais je n'ai
ressenti avec une telle violence le besoin de mettre un terme à tout
ça. »
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)