Le « négateur universel » Émile Cioran dit quelque part qu'un livre est un
suicide différé. Quand on lit ça, on se dit que cette assertion est bien
dans la manière du Grandiloque, qui n'a jamais pu résister à la tentation
de faire un bon mot. En réalité — et en tant que « négateur universel »,
il le savait sûrement —, c'est du bidon : peu importe qu'on écrive ou
non, la vie est un suicide ininterrompu.
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)