Sujet à des attaques d'acédie monastique,
l'homme du nihil, pour y faire face, suit le conseil d'Évagre le
Pontique et cultive la vertu de persévérance. Ce terme, que les
stoïciens associaient à l'endurance et au courage, exprime en effet la
résistance qu'oppose le nihilique à toutes les pensées qui tendent à le
décourager (par exemple celle d'ingurgiter du taupicide), et surtout la
persistance — dans l'idée que « rien n'est ». Évagre recommande
également le travail manuel, mais l'homme du nihil estime (au dire de
Gragerfis) qu'« il ne faut quand même pas pousser grand-mère dans les
orties ».
(Fernand Delaunay, Glomérules)