samedi 16 février 2019

À la grâce de Dieu


Loyola professait qu'il fallait agir en ne comptant que sur soi, comme si Dieu n'existait pas, mais en se rappelant constamment que tout ne dépendait que de sa volonté. Et c'est bien ce que fait le constipé « crispé sur son soliloque » !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Sancta ignorantia


Je vis dans la futaille du non-savoir.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Lubricité du papion


31 décembre. — « Je sais qu'on a révoqué en doute ce que Bontius et Le Guat disent de la pudeur des orangs-outans femelles qu'ils avoient vues aux Indes, mais au moins les observateurs conviennent-ils que ces animaux, amenés en Europe, savent se contenir, et ne copient jamais la détestable lubricité du papion. » (Cornélius de Pauw, Recherches philosophiques sur les Américains, Londres, 1771)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

vendredi 15 février 2019

Interlude

Jeune femme lisant Forcipressure d'Étienne-Marcel Dussap

Bistouri pachynihilique


L'esthète du nihil se livre à de savantes permutations de viscères.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Page de journal


30 décembre. — « Les Égyptiens, qui voyoient le bien et le mal régner également dans le monde, et qui ne pouvoient concevoir qu'un Être essentiellement bon eût pu permettre le mal, encore moins en être l'auteur, furent les premiers qui inventèrent deux principes, l'un bon, et l'autre mauvais, et qui introduisirent cette erreur, qui dans la suite a fait tant de progrès. Ils désignèrent le bon principe sous le nom d'Osiris, et le mauvais sous le nom de Typhon. » (Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, tant sacrés que profanes, Tome trente-unième, Paris, Delalain, 1785)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Un abri précaire


Dans l'opisthodome hypocoristique de l'obscur et de l'in petto.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune fille lisant l'Appel du nihil de Martial Pollosson (en feuilleton)

Congre encore


28 octobre. — « La pêche du congre se fait avec des hameçons ; il faut se rappeler que ce poisson se défend vigoureusement, et que lorsqu'il trouve quelque rocher, il y prend un point d'appui avec sa queue, de telle sorte qu'il est extrêmement difficile de lui faire lâcher prise. » (E. Sauvage, Merveilles de la nature. Les poissons et les crustacés, Paris, J.-B. Baillière, 1893)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

jeudi 14 février 2019

Le monde


Les figures de cauchemar qui grouillent dans cet habitacle de l'ignoble renforcent mon inclination à la pochardise et au suicide.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Poëme en ocle


29 décembre. — Agatocle, binocle, Empédocle, Locle, girofle (Thur. 251), gérofle, Parthénople, Patrocle, socle, sinople.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune femme lisant les Exercices de lypémanie de Marcel Banquine

Dédain de la durée


Contrairement à l'artiste de l'âge classique, le sujet déféquant renonce expressément à la qualité, et par conséquent à la durée. Ce sacrifice lui coûte peu, car il désire justement que son œuvre soit actuelle et qu'elle réponde aux besoins — pressants ! — de l'heure. L'excrément n'a pas pour modèle le buste qui survit à la cité. Son créateur ne fait rien pour le sauver du désastre qui le guette. Il n'essaie même pas de lui assurer la longévité des palais et des temples. On dirait qu'il se contente de la plus fragile demeure : baraque de planches ou cabane de roseau.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Salop de cogito !


La pensée est infâme en tant qu'elle attise l'illusion d'exister.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Incisives


28 décembre. — « Les singes, les sapajous, les sagouins, la roussette, l'hippopotame, etc. ont comme l'homme quatre dents incisives à chaque mâchoire, mais la forme et la position de celles de l'hippopotame sont bien différentes de celles de l'homme ; les inférieures du quadrupède sont cylindriques, fort larges, surtout celles du milieu ; elles sont dirigées en avant et ne touchent aux supérieures que par les côtés ; le pécari et plusieurs espèces de chauve-souris, telles que l'oreillard, la pipistrelle, la noctule, etc. ont quatre dents incisives à la mâchoire de dessus, et dix à celle de dessous : les incisives dans ces animaux sont festonnées en deux, trois ou quatre lobes ; deux des incisives supérieures de l'oreillard sont fourchues ; les phoques ont, au contraire de ces animaux, six incisives à la mâchoire supérieure et quatre à l'inférieure ; les quatre du milieu de la mâchoire supérieure du phoque des Indes ont chacune deux branches comme celles de l'oreillard. » (Pierre Marie Auguste Broussonet, « Considérations sur les dents en général et sur les organes qui en tiennent lieu », in Mémoires de l'Académie royale des Sciences, Paris, Imprimerie royale, 1789)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

mercredi 13 février 2019

Interlude

Jeune femme posant devant les œuvres complètes de Robert Férillet

Critique littéraire


« Ausculter l'idée du Rien, étudier sa façon d'investir peu à peu la pachyméninge jusqu'à la soumettre entièrement ; décrire les cruautés de l'haeccéité ; raconter les souffrances de l'homme du nihil embouqué en d'usuelles asphyxies, et le soulagement fugace que lui procure le vocable reginglette ; peindre l'insolence du Moi, la vilenie du monstre bipède... Le plan était séduisant, majestueux et des plus instructifs ; mais Doppelchor n'avait-il pas trop présumé de ses forces en essayant de reproduire un tableau qui, pour être dignement exécuté, aurait exigé dans le même écrivain l'érudition de Denys d'Halicarnasse et de Plutarque, la sagacité et le coup d'œil de Polybe, la pompe de Tite-Live, la vigueur de Salluste, la vue perçante de Tacite et l'inimitable énergie de son mâle pinceau ? » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Biture express


Je bois de l'alambic consciental au goulot.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Tuf de Pausilippe


26 décembre. — « Le tuf de Pausilippe provient presque entièrement du trachyte ; il se compose en général d'une matière pulvérulente et de fragments de grosseur diverse, consistant en pierre ponce pour la plupart, et en galets de trachyte, de roches anciennes et de calcaire gris ; la matière pulvérulente, rarement en couches isolées, sert presque toujours de pâte aux fragments, et elle est identique par sa composition chimique à la pierre ponce. Enfin on rencontre dans le tuf des huîtres, des cardiums, des buccins, des patelles, fossiles dont les analogues vivent encore dans la Méditerranée. Le tuf de Pausilippe est remarquable par la régularité de ses couches horizontales près de la mer, et par une inclinaison de 12 à 14° qu'il affecte dans des couches qui constituent plusieurs des collines des champs Phlégréens. » (M. Dufrénoy, « Mémoire sur les terrains volcaniques des environs de Naples », in Journal des Savants, Paris, Imprimerie Royale, 1839)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune femme lisant Prière d'incinérer. Dégoût de Luc Pulflop

Ni dieu ni diable


Les constipés rapportent tout au sentiment de l'infini, qui les obsède. Ils supportent mal les bornes de la condition humaine et d'un même mouvement se dressent contre le Créateur, la création et les créatures. Renonçant à émouvoir le ciel, ils cherchent à mettre en branle les puissances de l'abîme. Mais c'est en vain : « quand ça ne veut pas, ça ne veut pas »... En désespoir de cause, ils doivent faire appel au médiateur du « cas » par excellence : le jus de pruneau.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 12 février 2019

Aventures de mer


À la barre d'un dogre postiche, glisser sur la surface molle du pachynihil, loin des récifs coupants de l'idée.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Luzerne


22 juillet. — Selon Théophraste, la luzerne est originaire de Médie.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune femme lisant l'Océanographie du Rien de Raymond Doppelchor

Un lâche reniement


Au fond du monde ignoble des viscères, parmi une foisonnante et trouble fermentation, lentement mûrit l'excrément. Exegi monumentum ære perennius ! pourrait s'exclamer le « boyau culier » au moment du pousser. Hélas ! Sitôt projeté dans l'Ouvert rilkien, ce fruit d'une divine ardeur, anxieux de s'exhausser à l'impérissable, se hâte de renier son origine immonde ! — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Das Dasein liquidieren, ja ?


Comme j'aimerais à révolvériser l'exécrable Dasein pour parfaire enfin mon incomplète solitude !

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Congre


25 septembre. — « La pêche du congre commence immédiatement après celle du maquereau et dure jusqu'en novembre. Ce poisson est très abondant sur toute la côte. Il n'est pas très recherché, aussi le prix en est peu élevé sur les marchés de Bretagne. » (Benjamin Jollivet, Les Côtes-du-Nord, Histoire et géographie de toutes les villes et communes du département, Guingamp, B. Jollivet, 1854)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

lundi 11 février 2019

Interlude

Jeune femme lisant les Pensées rancies et cramoisies de J. Zimmerschmühl

La glorieuse incertitude du « faire »


La défécation est une aventure où, jusqu'au dernier instant, demeure une incertitude périlleuse et salutaire. De la machine, l'objet sort impeccable mais toujours identique ; et de la graine, au temps voulu, la même tige, la même fleur, avec la même splendeur. Tandis que du « boyau culier » !...

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)