mercredi 1 août 2018

Dernières paroles de Boullu


Selon Gragerfis, Hergé aurait un temps envisagé de placer le marbrier Isidore Boullu sur le bûcher du Temple du Soleil en compagnie de Tintin, Haddock et Tournesol, et de lui faire tenir à peu près ce discours : « Astre dont les rayons ont frappé mes yeux pour la dernière fois, pourquoi as-tu éclairé le jour de ma naissance ? Avais-je demandé à naître ? Et pourquoi suis-je né ? Rien ne restera de moi, je meurs tout entier, aussi obscur que si je n'étais pas né. Néant, reçois donc ta proie. »

Et en effet, pourquoi est-il né, cet horripilant marbrier ? Pour jouer de la trompette dans la fanfare de Moulinsart ? Pour « boire des petits coups » au lieu de tenir ses engagements ? — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !


(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)

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