samedi 15 septembre 2018

Hantise


La vie de l'homme du nihil ressemble à une taïga stérile. Il y règne un calme de mort que vient seul troubler, quelquefois, le sifflement du sang dans le viscère. Le regard n'y rencontre que des mousses et des lichens qui revêtent toute chose : la terre, les pierres, les branches, et jusqu'au mufle des bovins. En Sibérie, les indigènes croient que des régions pareilles sont habitées par de mauvais esprits.

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

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