lundi 12 octobre 2020

Un terrible constat

 

D'après le naturaliste Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse — qui savait de quoi il parlait pour avoir méthodiquement observé les mammifères et les oiseaux dans le département de la Haute-Garonne —, « la femme se distingue des autres êtres organisés par une acariâtreté et une mauvaise foi qui défient l'imagination. »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 7 octobre 2020

lundi 5 octobre 2020

Lichen

 

L'idée du Rien a des rapports avec l'hypne prolifère, mais elle est plus élégante et plus filiciforme. Au surplus, elle conduit plus souvent que ce végétal — cette « mousse cosmopolite » — à envisager l'homicide de soi-même comme un remède à l'amertume d'exister.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 30 septembre 2020

Méchanceté gratuite

 

Comme celle de la « réalité empirique », la méchanceté de la femme est mesquine, froide et, ce qui est plus effroyable encore, gratuite.
 
(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 27 septembre 2020

Triste engeance


Chez la femme se trouve toujours un trait de vilenie — comme dans les portraits de Goya (au dire de Théodore Hetzer).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 9 septembre 2020

lundi 7 septembre 2020

Courroux

 

La bêtise compacte qui caractérise son époque fait de l'homme du nihil un être constamment courroucé. Et quand il rencontre des vocables tels que racisé, intersectionnel ou non-genré, son courroux dépasserait même, au dire de Gragerfis, celui qui s'empara de Philippe VI quand il apprit que les Anglais avaient traversé la Somme !

(Fernand Delaunay,
Glomérules)

samedi 18 juillet 2020

L'illusion du viscère


L'homme qui va de médecin en médecin car il se sent malade oublie qu'il est lui-même son meilleur thérapeute — à condition d'avoir compris que rien n'est — et en particulier l'odieux viscère.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

dimanche 12 juillet 2020

Conseil malvenu


Un jour, alors qu'il promenait son chien, l'homme du nihil apostropha un « jogger » en ces termes : « Arrête ! Où cours-tu donc — quand le Rien est en toi ? En le cherchant ailleurs, tu le manques à coup sûr. » — Mais tout ce qu'il récolta fut un regard noir et une « épithète disconvenable ».

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

dimanche 5 juillet 2020

jeudi 2 juillet 2020

Didactisme nihilique


Le mérite de l'homme du nihil ne tient pas simplement en ce qu'il a placé aux propylées de son acropole l'effigie grandiose du pachynihil. Par un procédé toujours identique de scissiparité des images — margouillis exophtalmique, clafoutis de hasard, zérumbet zététique, etc. — et des concepts — taupicide, monstre bipède, reginglette, etc. —, il a réussi à imposer une représentation du Rien centrée essentiellement autour des notions énergétiques et dynamiques.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

samedi 27 juin 2020

Énergies ignées vs. pachynihil


Un jour que Gragerfis évoquait devant lui l'importance des « énergies ignées » dans ce qu'il est convenu d'appeler le « monde moderne », l'homme du nihil lui répliqua vertement : « Les énergies ignées peuvent bien englober le monde, le pachynihil le pénètre librement jusqu'en ses rouages les plus subtils. »

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

vendredi 19 juin 2020

Couteau de Lichtenberg


Un aphorisme fameux de Lichtenberg mentionne « un couteau sans lame auquel manque le manche ». Si on l'étudie avec attention, on constate que cette formule contient un paradoxe, car un couteau ne saurait se composer d'autre chose que d'une lame et d'un manche. Nous sommes donc en présence d'une métaphore du pachynihil.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

Interlude


Jeune femme lisant la Mathématique du néant de Włodzisław Szczur

lundi 15 juin 2020

Circularité du Rien


« Le Rien est rond comme la roue d'une berouette » écrit l'homme du nihil à André Salmon. Et il ajoute : « Rien mieux que le cercle ne peut abriter cette polysémie énergétique qui caractérise le pachynihil. Enfin, n'est-il pas évident que le Rien forme un tout, à l'instar d'une roue ? D'une part, il enferme en lui-même, comme une circonférence, tout sans restriction ; il transcende tout, personne ne peut le fragmenter, ni le compléter. D'autre part, il tourne sur lui-même, comme une roue, car il opère sans cesse à l'intérieur de la sphère de sa propre révélation. »

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

vendredi 12 juin 2020

Genèse


« Or le pachynihil vit qu'il y avait, du côté de l'Aquilon, une place vide et qui ne servait à rien, et il voulut y installer le siège de sa puissance pour opérer une création plus abondante que celle de Dieu, sans connaître la volonté qu'avait celui-ci de créer toutes les autres créatures. Et c'est ainsi que du néant fut tiré le fameux "autrui" du philosophe Levinas, autrement dit le monstre bipède. »

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

jeudi 4 juin 2020

Astrologie nihilique


L'une des « idées » de l'homme du nihil vient tout droit des astrologues de l'Antiquité, par le relais de Bède le Vénérable : il s'agit de déterminer la probabilité qu'un individu en arrive — par désespoir ! — à prendre du taupicide, d'après le quantième de son jour de naissance dans le cycle lunaire !

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

Interlude


Jeune femme lisant la Mélancolie bourboulienne de Léon Glapusz

jeudi 28 mai 2020

Paradoxe du crocodile


Un crocodile s'empare d'un bébé et dit à la mère : « Si tu devines ce que je vais faire, je te rends le bébé, sinon je le dévore. » En supposant que le reptile soit digne de confiance, que doit dire la mère pour qu'il lui rende l'enfant ? La réponse usuelle fournie par les individus de tendance « nihilique » est : « rien n'est ». Le crocodile se trouve alors dans l'impossibilité de dévorer quoi que ce soit — puisque lui-même n'est pas. Mais une réponse plus subtile est : « reginglette ». Le saurien, complètement dérouté, perd ses moyens et prend ses jambes à son cou.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

jeudi 21 mai 2020

Vivant


L'homme se croit « vivant » parce qu'il parle, écrit, crée des concepts, manie la brouette, charroie des cailloux et fait des plates-bandes... Mais un tel mode d'existence est larvaire car terriblement limité. Ce n'est qu'après qu'il a vu le pachynihil que les énergies transfiguratrices qu'il porte en lui jaillissent et deviennent opérantes. De nouveaux sens se forment ainsi que des organes subtils. L'homme retrouve son unité primordiale et s'équilibre dans son corps, son âme et son esprit. Le voici, grâce à l'idée du Rien, affranchi de la morsure des événements provenant de la « réalité empirique », qui auparavant le rendaient comparable à une épave ballottée par les flots.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

mercredi 20 mai 2020

Désert


Le désert est un symbole cher aux nihiliques : il représente le renoncement (au « fétide et rébarbatif réel ») et la pureté (du pachynihil). Le sol du désert résulte d'une usure. Ayant perdu en quelque sorte sa substance, il échappe à toute corruption. Situé à la cime du dépouillement, il peut être à la fois stérile ou fécond, tout comme l'idée du Rien.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

dimanche 17 mai 2020

Sanctuaire


Il existe des « lieux saints » où l'on ne peut pénétrer sans préparation, et qui ne sont accessibles qu'à certaines personnes. A. J. Festugière cite le cas de Thoas qui, n'osant pénétrer dans l'adyton du temple de Tauride, appelle Iphigénie de l'extérieur en lui demandant de s'avancer vers la porte. Le pachynihil est l'un de ces lieux saints. Pour avoir le droit d'y entrer, il faut d'abord passer avec succès l'épreuve dite « du taupicide ». Quant à ceux qui échouent, on leur fait subir — pour leur apprendre à vivre ? — une deuxième épreuve dite « du lavage d'estomac ».

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

samedi 16 mai 2020

Surdité


Dans son De ædificio Dei, Gerhoch von Reichersberg écrit que « la structure de l'univers est ordonnée comme il convient » (tota universatis structura convenienter ornatur). Interrogé à ce sujet par Georges Charbonnier, l'homme du nihil lui répondit qu'il préférait « entendre ça que d'être sourd ».

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

vendredi 15 mai 2020

Cogito


Son sens aigu du ridicule conduisit très tôt l'homme du nihil à mettre une certaine distance entre lui-même et ses « pensées ».

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

jeudi 14 mai 2020

Interlude


Jeune femme s'apprêtant à lire l'Appel du nihil de Martial Pollosson

Comme tout


M. Bouboule : Alors, ça boume ?
L'homme du nihil : J'expérimente une solitude au sein de laquelle on ne peut plus qu'aller et venir à l'intérieur de son propre cerveau.
M. Bouboule : Ah ? Ça ne doit pas être drôle.
L'homme du nihil : Non, mais... c'est comme tout.
M. Bouboule : Eh oui... c'est comme tout...

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

mercredi 13 mai 2020

Au théâtre ce soir


La vie de l'homme du nihil n'est pas un mélodrame à la Pixérécourt ; c'est une comédie larmoyante à la Nivelle de la Chaussée.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

mardi 12 mai 2020

Biguá


Quand l'homme du nihil aperçoit des cormorans perchés en haut des arbres, ça ne fait ni une ni deux, il pense à leur nom en tupi : biguá.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)