« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 2 mars 2019
Thèmes du nihilique
Les grands motifs de l'homme du nihil sont le personnage qui tourne le dos au spectateur — caractéristique aussi du romantisme allemand dans l'œuvre de Carus et de Friedrich —, l'indétermination des statues à la frontière du minéral et de l'humain, la profonde nostalgie suscitée par la musique de Schumann, et l'ambivalence de la figure du « monstre bipède », à mi-chemin entre le théâtre et l'enfer dont il apparaît parfois comme le gardien du seuil, et, plus encore, cette pétrification du temps, cet arrêt de la vie dans un suspens sans fin.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
vendredi 1 mars 2019
La paix dans le Rien
« Préférant son indépendance à de vains honneurs, l'homme du nihil refusa toutes les dignités qui lui étaient offertes, pour mener une vie paisible et suivant ses goûts. Il partageait son temps entre l'étude du Rien, la chasse et la culture de son jardin. "Je ne fais point, dit-il (Catastase, p. 66), mon métier de la rhétorique, mais je sais cultiver les arbres et élever des chiens de chasse." » (Joseph Dosse, Recueil des plus beaux passages de tous les auteurs lotois les plus célèbres dans la prose et dans la poësie, Paris, Hachette, 1828)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Solubilité du réel
D'après Gragerfis, la réalité empirique est entièrement soluble dans le vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
jeudi 28 février 2019
Palingénésie
L'homme est un être palingénésique ; néant, fœtus, enfant, jeune homme, homme mûr, vieillard et néant, il est toujours coulant et divers, comme disent les philosophes amateurs de fromages bien faits.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Gargousse
La gargousse est une charge de poudre à canon contenue dans une enveloppe cylindrique en papier ou en toile au diamètre de la chambre du canon. La gargousse, cartouche à canon.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Panacée
Panacée — Ac2. Ac5 « Remède universel : il se vante d'avoir trouvé la panacée ; Le mercure doux et bien préparé, c'est-à-dire sublimé plusieurs fois, est une espèce de panacée ; et on l'appelle panacée mercurielle, ou simplement panacée. [ce qui suit est une ad. d'Ac4 :] On donne aussi ce nom à qques autres préparations. » [Ac8 : « [a] Remède universel ; [b] fig. Le suicidé philosophique s'imagine avoir trouvé la panacée aux maux de l'humanité. »]
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 27 février 2019
Ou bien... ou bien
Doit-on admettre, après Neumann, que la syncope de la pénultième atone se produit plus tôt dans les proparoxytons ayant une syllabe finale en a ? Ou convient-il plutôt de... se pendre ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Pingouins
Quand la « sensation pointue » vient à manquer, l'homme du nihil retombe dans une atonie qu'il compare à « l'imbécillité calme des pingouins contemplant la mer d'un regard hébété ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Arabie pétrée
Le monde est une strate mystagogique, une Arabie pétrée où s'embusque le Rien.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
mardi 26 février 2019
Un habitacle de mélancolie
Dans les « goguenots », la solitude est totale, le solipsisme irréversible, et la proximité de ses semblables — s'il s'agit d'une rangée de cabines contiguës comme dans un aéroport — ne peut qu'aggraver la tragédie de l'être.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Mycologie pachynihilique
L'apothécie est la fructification des discomycètes en forme de coupe garnie intérieurement d'un hyménium nu constitué d'asques et de paraphyses.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Pureté
Est pur ce dont l'essence n'est mêlée de rien qui l'altère et qui l'avilisse : pur, le vin qui n'est pas mélangé d'eau, le métal fin qui ne contient pas de métal grossier, pur l'homme qui ne s'est pas uni à la femme, pur enfin le pachynihil que les grossiers viscères de la matière s'efforcent en vain de corrompre ou d'occulter.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
lundi 25 février 2019
Un dangereux pharmakon
C'est du jus de pruneau, ou à défaut de la rhubarbe, que le constipé attend tout secours et toute réussite. Le respect qu'il témoigne au purgatif est fait à la fois de terreur et de confiance. De terreur, car sous sa forme élémentaire, il représente avant tout une énergie dangereuse, incompréhensible, malaisément maniable. Pour qui décide d'y avoir recours, le problème consiste à capter sa puissance et à l'utiliser au mieux de ses intérêts, tout en se protégeant des risques inhérents à l'emploi d'une force si difficile à maîtriser. Un organisme non préparé ne peut supporter un tel transfert d'énergie : le corps du patient enfle, ses articulations se raidissent, se retournent, se brisent, sa chair se décompose, il meurt bientôt de langueur ou de convulsions.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Action délétère du pachynihil
Ma férocité, mes contorsions, mon esseulement, viennent des vibrations concertantes du Rien en mon intérieur frit.
(Lucc Puflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Désacrement du « cas »
Déféquer, c'est replacer l'excrément dans la communauté profane, en le débarrassant de son caractère sacré, en le désacrant, comme le remarquait déjà Joseph de Maistre.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
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