jeudi 7 mars 2019

Interlude

Jeunes filles lisant les Scènes de la vie de Heidegger de Jean-René Vif

Un héros kierkegaardien


Au dire de Gragerfis, le suicidé philosophique connaît le désespoir de l'esprit pur perdu dans le « désert de Gobi de l'existence » et son désespoir est la « cime même du défi ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 6 mars 2019

Un être fouisseur


Réminiscent d'un filiciforme rat-taupe, l'homme du nihil est embouqué dans la chronologie comme en une catacombe, nourrissant toujours l'attente pulsatrice de quelque grabuge : le remuement de terre est sa raison d'être.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune femme lisant la Mathématique du néant de Włodzisław Szczur

Biphénoménalité


Le réel a ceci de remarquable qu'il peut se voir : a) sans anamorphose, en perspective frontale — comme une affirmation de l'« objectité » et de l'« étantité » du margouillis où patauge le Dasein, et b) avec anamorphose, si le spectateur, suivant l'exemple de l'homme du nihil, consent à se déplacer vers la droite, en léger contrebas. Deux phénoménalités dans un seul phénomène !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Grand dessein


Avoir pour seul but l'inexistence.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mardi 5 mars 2019

Interlude

Jeune fille lisant la Mélancolie bourboulienne de Léon Glapusz

Jusqu'au-boutisme empiriste


Dans Différence et répétition, G. Deleuze établit fermement ce point : « L'empirisme n'est nullement une réaction contre les concepts, ni un simple appel à l'expérience vécue. Il entreprend au contraire la plus folle création de concepts qu'on ait jamais vue ou entendue. L'empirisme, c'est le mysticisme du concept, et son mathématisme. » Comme pour donner plus de poids à ses mots, le philosophe se suicide le 4 novembre 1995 en se défenestrant de son appartement parisien.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Toujours s'attendre au pire


Éventualité du martichoras.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune fille lisant Forcipressure d'Étienne-Marcel Dussap

Bigaussianité nihilique


La vision du monde uniformément négative que professe le nihilique ne rejette pas l'hypothèse de bigaussianité puisque dans cette « Weltanschauung », le rapport entre la racine carrée du variogramme d'ordre 2 et le variogramme d'ordre 1 est égal à la racine carrée de П.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 4 mars 2019

... et ça va mieux


Un apophtegme de Van Helmont.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune femme lisant l'Appel du nihil de Martial Pollosson

Inversion


L'inversion est une technique logique d'inférence immédiate par laquelle le suicidé philosophique conclut d'une proposition donnée (par exemple, « la vie est belle et les gens sont gentils ») une autre proposition contredisant le sujet primitif (par exemple, « je dois sans tarder ingurgiter du taupicide »).

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Contagion


Perméable à l'inquiétude des choses.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

dimanche 3 mars 2019

Interlude

L'actrice Mireille Darc lisant les Exercices de lypémanie de Marcel Banquine

Un maître ès mélancolie


La hantise de la métamorphose minérale et de la mort, et ce pressentiment que l'au-delà est contenu déjà dans l'ici-bas, que l'on passe sans transition, et sans s'en apercevoir, de la banalité quotidienne à l'enfer de Dante, aurait dû désigner le suicidé philosophique, non seulement comme un précurseur du romantisme, mais comme celui de ses maîtres dans lequel le sentiment tragique de la vie s'est développé avec une inquiète et mélancolique magnificence.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Le salut par la fange ?


Héraclite croyait que la pensée était une maladie qui pouvait se traiter par l'application d'une boue.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune fille lisant la Nostalgie de l'infundibuliforme de Robert Férillet

Dilemme


Selon Gragerfis, qui avait beaucoup lu Kant, le Dasein est confronté à une terrible alternative. Ou bien la cohésion interne et architectonique de la déduction doit être regardée comme fondamentale, et il faut alors réaménager l'esthétique transcendantale et la logique transcendantale (en ce qu'elle contient la fondation phénoménologique du concept, c'est-à-dire de la logique générale analytique comme plan de l'objectivité). Ou alors il faut partir de l'esthétique comme science, en tirer les conséquences dernières et... se pendre.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Pas d'histoires, hein !


Hostile à toute fantasmagorie, j'enfonce mon stylet dans le poumon du mythe, je cisaille les viscères hypnotiques de l'imaginaire.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

samedi 2 mars 2019

Interlude

Jeune femme lisant Prière d'incinérer. Dégoût de Luc Pulflop

Diphtongaison néantique du réel perçu


Considéré comme un pouvoir assimilateur, le pachynihil n'est évidemment pas un élément quantitatif de la chaîne parlée. Mais il en va autrement si on le définit comme un élément implosif propre à réduire, dans la syllabe, la durée vocalique !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Pan sur le cassis


Vivre m'assomme.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune femme lisant l'Océanographie du Rien de Raymond Doppelchor

Thèmes du nihilique


Les grands motifs de l'homme du nihil sont le personnage qui tourne le dos au spectateur — caractéristique aussi du romantisme allemand dans l'œuvre de Carus et de Friedrich —, l'indétermination des statues à la frontière du minéral et de l'humain, la profonde nostalgie suscitée par la musique de Schumann, et l'ambivalence de la figure du « monstre bipède », à mi-chemin entre le théâtre et l'enfer dont il apparaît parfois comme le gardien du seuil, et, plus encore, cette pétrification du temps, cet arrêt de la vie dans un suspens sans fin.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 1 mars 2019

Un piteux « ami de la sagesse »


Le « philosophe », ce diacre illucide de l'idée.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune femme lisant les Pensées rancies et cramoisies de J. Zimmerschmühl

La paix dans le Rien


« Préférant son indépendance à de vains honneurs, l'homme du nihil refusa toutes les dignités qui lui étaient offertes, pour mener une vie paisible et suivant ses goûts. Il partageait son temps entre l'étude du Rien, la chasse et la culture de son jardin. "Je ne fais point, dit-il (Catastase, p. 66), mon métier de la rhétorique, mais je sais cultiver les arbres et élever des chiens de chasse." » (Joseph Dosse, Recueil des plus beaux passages de tous les auteurs lotois les plus célèbres dans la prose et dans la poësie, Paris, Hachette, 1828)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)