« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 6 avril 2019
Mon chien Pipik
Une fois éliminés les fous, les imbéciles, les salops et les individus qui « exultent dans leur Moi circulaire », qui reste-t-il avec qui l'on puisse « fraterniser » ? Pas grand monde. D'où la grande popularité des chiens...
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Force majeure
12 avril. — Plotin a sur l'homicide de soi-même une doctrine moins intransigeante que celle de Porphyre et de Macrobe. Il admet que le sage peut se donner volontairement la mort en cas de nécessité absolue, par exemple pour échapper à la folie ou aux souffrances intolérables dues à l'haeccéité.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
L'aiguillon de la mort
Dans son Journal, Gragerfis imagine un Dasein qui ignorerait qu'il est mortel, et dit que l'existence d'un tel Dasein « aurait à peu près la sapidité d'une pièce pour flûtes, orchestre et dispositif électronique de Pierre Boulez ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Âme
9 avril. — Théophile, évêque d'Antioche, parle de l'immortalité de l'âme d'une manière assez embrouillée.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
vendredi 5 avril 2019
Question schopenhauerienne
Sur quoi fonder la certitude du pire, si ce n'est sur l'existence de vocables tels que reginglette et gloméruleux ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
10 avril. — Au dire de Plutarque, Pyrrhus, roi des Molosses, guérissait les personnes qui souffraient de la rate en les touchant, lentement et longtemps, sur l'endroit de la douleur.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Descente aux enfers
L'homme du nihil est de ceux dont la conscience trop claire ne guérit pas du mal de vivre :
« Me voilà rejeté vers ceux qui cherchent, questionnent,
tremblent, vers ceux qui s'aventurent au risque de s'égarer,
de perdre pied, de ne plus savoir comment vivre : les
suicidés philosophiques ! » (À travers le Rien, p. 44)
Une sorte de curiosité morbide l'a poussé à « aller jusqu'au bout », jusqu'aux ultimes conséquences du Rien. Il s'est donc forcé à sortir de son « cagibi rienesque » et à « voir des gens ». Dans son poëme Obscurité, il décrit cette « descente aux enfers », jusqu'au plus noir du néant.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Scepticisme des Thraces
7 avril. — Plusieurs entre les Thraces niaient l'immortalité de l'âme.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
jeudi 4 avril 2019
Le métier de mourir
Gragerfis déjà l'avait remarqué : la conscience rend l'existence insoutenable. Celui qui a compris que rien n'est, comment pourrait-il encore bavarder, jouer aux cartes, lire les journaux, etc. ? Tout ce qu'il peut faire, c'est mourir — et de fait, il s'y emploie incessamment.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Mouvement
8 avril. — Xénophane prétend qu'il faut deux choses au moins pour qu'il y ait mouvement, et que le Rien est en repos et immobile ; que l'Un, au contraire, ne peut ni être en repos ni être en mouvement ; car il ne ressemble ni au non-être, ni aux êtres multiples.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Cloison infrangible
« Frontière scellée, invisible et dure paroi, d'autant plus hermétique qu'on s'en approche : l'homicide de soi-même. » (Gragerfis, étang de Soustons, deux heures de l'après-midi)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Eunuque Méliton
6 avril. — Une lettre de Polycrate d'Éphèse à Victor de Rome (vers 170) mentionne « l'eunuque Méliton, qui a vécu entièrement dans le Saint-Esprit ».
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 3 avril 2019
Naufragé du kantisme
Sur les décombres de l'idéalisme transcendantal fleurissent le mépris des hommes, l'amertume, le sarcasme, et même la haine — car le désespoir peut rendre méchant ! Revenu de l'illusion ontologique critique, l'étant existant s'enferme dans un réduit sordide et sans lumière d'où il n'aperçoit qu'un incompréhensible et répugnant tourbillon de poussière. Tout sombre dans le vide, dans l'indescriptible. « Il n'y a donc que le néant, finalement... — Salop de Kant ! »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
5 avril. — M. Auguste Hahn, dans une dissertation sur le gnostique Bardesane, établit que le mètre de la poésie syriaque consistait non dans la quantité mais dans l'accent !
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Inscription à :
Articles (Atom)