« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
jeudi 28 février 2019
Palingénésie
L'homme est un être palingénésique ; néant, fœtus, enfant, jeune homme, homme mûr, vieillard et néant, il est toujours coulant et divers, comme disent les philosophes amateurs de fromages bien faits.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Gargousse
La gargousse est une charge de poudre à canon contenue dans une enveloppe cylindrique en papier ou en toile au diamètre de la chambre du canon. La gargousse, cartouche à canon.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Pas de solstice pour le Dasein
7 février. — « À dire vrai, l'existence ne se compose réellement que de deux périodes, l'une ascendante, l'autre descendante, renfermées entre ces deux limites extrêmes, la conception et la mort. Il est un temps où le corps humain jouit de la plénitude de son énergie totale, mais rigoureusement parlant, il n'y a point de solstice dans la vie. Parvenue à son sommet de perfection, cette vie n'est déjà plus la même, ses dégradations sont insensibles et pourtant réelles ; bientôt les phénomènes de désorganisation future se prononçant d'une manière formelle, l'homme juge enfin que le cercle de ses jours s'avance, et que son être doit revenir à sa source primitive : le Rien. » (Joseph-Henri Reveillé-Parise, « Des apports d'une sensibilité très-développée avec les âges ou périodes de la vie », in Bulletin général de thérapeutique médicale et chirurgicale, Tome quatorzième, Paris, 1838)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Panacée
Panacée — Ac2. Ac5 « Remède universel : il se vante d'avoir trouvé la panacée ; Le mercure doux et bien préparé, c'est-à-dire sublimé plusieurs fois, est une espèce de panacée ; et on l'appelle panacée mercurielle, ou simplement panacée. [ce qui suit est une ad. d'Ac4 :] On donne aussi ce nom à qques autres préparations. » [Ac8 : « [a] Remède universel ; [b] fig. Le suicidé philosophique s'imagine avoir trouvé la panacée aux maux de l'humanité. »]
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Siège de Potidée
11 février. — Le siège de Potidée fut, selon Thucydide, l'une des causes majeures du déclenchement de la guerre du Péloponnèse.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 27 février 2019
Ou bien... ou bien
Doit-on admettre, après Neumann, que la syncope de la pénultième atone se produit plus tôt dans les proparoxytons ayant une syllabe finale en a ? Ou convient-il plutôt de... se pendre ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Vin de Capoue
8 février. — Polybe dit qu'il naît à Capoue un vin excellent de l'anadendron, et qu'on ne saurait rien lui comparer. (Athenæi lib. i c. 24).
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Pingouins
Quand la « sensation pointue » vient à manquer, l'homme du nihil retombe dans une atonie qu'il compare à « l'imbécillité calme des pingouins contemplant la mer d'un regard hébété ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Arabie pétrée
Le monde est une strate mystagogique, une Arabie pétrée où s'embusque le Rien.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Ail
4 février. — « Outre les usages dont l'ail est dans les cuisines, il en a encore de médicinaux. On le regarde comme maturatif, antihystérique, diurétique, vermifuge. Il excite la transpiration ; il est recommandé dans l'hydropisie de poitrine, dans l'ascite occasionnée par les boissons spiritueuses, dans l'asthme pituiteux, la toux catarrhale, la diarrhée par foiblesse d'estomac ; dans les coliques occasionnées par les vers et les coliques venteuses. On l'appelle la thériaque des paysans, surtout dans les pays chauds, où ils en mangent avant d'aller au travail, pour se garantir, disent-ils, du mauvais air. Si on en croit certaines personnes, l'ail est une panacée universelle, qui prévient ou guérit tous les maux. » (Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, Paris, Deterville, 1816)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mardi 26 février 2019
Un habitacle de mélancolie
Dans les « goguenots », la solitude est totale, le solipsisme irréversible, et la proximité de ses semblables — s'il s'agit d'une rangée de cabines contiguës comme dans un aéroport — ne peut qu'aggraver la tragédie de l'être.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Mycologie pachynihilique
L'apothécie est la fructification des discomycètes en forme de coupe garnie intérieurement d'un hyménium nu constitué d'asques et de paraphyses.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Poëme en uste
9 février. — Aduste, ajuste, arbuste, auguste, Auguste, buste, déguste, fruste, incruste, injuste, juste, locuste, Locuste, Procuste, robuste, Salluste... — Salluste !
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Pureté
Est pur ce dont l'essence n'est mêlée de rien qui l'altère et qui l'avilisse : pur, le vin qui n'est pas mélangé d'eau, le métal fin qui ne contient pas de métal grossier, pur l'homme qui ne s'est pas uni à la femme, pur enfin le pachynihil que les grossiers viscères de la matière s'efforcent en vain de corrompre ou d'occulter.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Varèse
6 février. — Né en 1883 à Paris, mort en 1965 à New York, Varèse a traversé son siècle comme un marginal et un solitaire, selon le mot de Pierre Boulez.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
lundi 25 février 2019
Un dangereux pharmakon
C'est du jus de pruneau, ou à défaut de la rhubarbe, que le constipé attend tout secours et toute réussite. Le respect qu'il témoigne au purgatif est fait à la fois de terreur et de confiance. De terreur, car sous sa forme élémentaire, il représente avant tout une énergie dangereuse, incompréhensible, malaisément maniable. Pour qui décide d'y avoir recours, le problème consiste à capter sa puissance et à l'utiliser au mieux de ses intérêts, tout en se protégeant des risques inhérents à l'emploi d'une force si difficile à maîtriser. Un organisme non préparé ne peut supporter un tel transfert d'énergie : le corps du patient enfle, ses articulations se raidissent, se retournent, se brisent, sa chair se décompose, il meurt bientôt de langueur ou de convulsions.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Action délétère du pachynihil
Ma férocité, mes contorsions, mon esseulement, viennent des vibrations concertantes du Rien en mon intérieur frit.
(Lucc Puflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Page de journal
5 février. — « Ô superbe sauvagerie de l'incurable hypocondrie ! »
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Désacrement du « cas »
Déféquer, c'est replacer l'excrément dans la communauté profane, en le débarrassant de son caractère sacré, en le désacrant, comme le remarquait déjà Joseph de Maistre.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Onguent de Lémery
25 juillet. — « Onguent de Lémery pour la brûlure. Émier quatre onces de pelotes de fiente de cheval récemment faites ; les mêler avec douze onces de graisse de porc dans une poêle, fricasser le mélange sur un feu modéré pendant environ un quart d'heure, remuant toujours la matière avec une spatule, puis la couler toute chaude, l'exprimant fortement au travers d'une forte toile, laisser refroidir la colature, et l'onguent est fait.
Nota. Si on n'a point de graisse de porc, faire cuire, comme il est dit ci-dessus, la fiente de cheval fraîche, avec égal poids d'huile de noix ; et faire le reste comme dessus; cette huile ainsi préparée est aussi bonne que l'onguent. »
(Dictionnaire botanique et pharmaceutique, Paris, J.-F. Bastien, 1802)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
dimanche 24 février 2019
Esthétisme fécal
« Je me persuade que voici l'une des consignes fondamentales de toute pratique défécatoire tant soit peu ambitieuse : du banal, tirer l'inimitable. Au reste, il n'est pas de tâche plus malaisée. » (Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Difficulté de dire le Rien
Comment débusquer les gouleyants phonèmes propres à dire le coulis essentiel du pachynihil ?
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Un quadrupède salace
26 juillet. — « Le bouc est le plus salace des quadrupèdes, et le plus porté à la reproduction. En effet, il s'accouple avec les femelles de tous les quadrupèdes, si on le laisse faire, et même avec les volatiles, comme je l'ai vu faire à un petit bouc du Cap. La dinde qu'il vouloit saillir ne se refusoit pas à ses caresses. » (Gian Rinaldo Carli, Lettres américaines, Paris, Buisson, 1788)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Déréliction
Nul mieux que Sophocle n'a peint l'expérience de la solitude absolue : elle s'incarne dans le personnage du « Suisse » abandonné par Ajax sur le rivage désert de Salamine, après que le héros a laissé sa compagne Tecmesse pour aller — selon ses dires — « se purifier » derrière un buisson.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
samedi 23 février 2019
Computation
La computation est, comme le suicide, une méthode de supputation du temps.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Almanach
29 juillet. — Le dix-septième jour de la lune est très heureux pour planter la vigne et pour dompter les bœufs.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Projet de roman
Au terme de son cheminement douloureux dans le « désert de Gobi de l'existence », l'homme du nihil ne trouve que solitude, déréliction et angoisse. Son ultime rencontre avec Irène, loin de marquer, comme pour Violaine et Jacques, la détente heureuse dans la confidence d'un amour sacrifié mais toujours vivace, porte au paroxysme de la cruauté le sacrifice qu'il s'impose sans le consommer jamais totalement.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Pyrrhonisme exacerbé
Je ne puis croire à l'existence de ce prosateur lyrique qu'on nomme Luc Pulflop.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Zorra
28 juillet. — On admet communément sur les côtes des Asturies que les vagues se succèdent dans un ordre invariable et l'on croit dans plusieurs ports que la dixième est plus impétueuse que les autres. À Colunga c'est la neuvième et on la nomme Zorra.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
vendredi 22 février 2019
Caractère tabou du « Suisse »
Le tabou qui, dans les diverses sociétés humaines, a toujours entouré l'excrément, correspond parfaitement à la définition que donne Durkheim de ce mot. « On appelle tabou, écrit-il, un ensemble d'interdictions rituelles qui ont pour effet de prévenir les dangereux effets d'une contagion magique en empêchant tout contact entre une chose ou une catégorie de choses, où est censé résider un principe surnaturel, et d'autres qui n'ont pas ce même caractère ou qui ne l'ont pas au même degré. » — Dans le cas du « Suisse », le tabou est destiné à maintenir l'intégrité du monde organisé et en même temps la bonne santé physique et morale du Dasein condamné à expulser de moment en moment des matières fécales. Il empêche celui-ci de mourir et celui-là de retourner à l'état chaotique et fluidique, sans forme et sans repos, qui était le sien avant que les dieux créateurs fussent venus y apporter l'ordre, la mesure et un assortiment d'aliments riches en fibres solubles et insolubles : choux-fleurs, épinards, navets, haricots verts, asperges, etc.
(Théasar du Jin, Carnets du misantthrope)
Aux chiottes Hegel !
La dialectique ? Nous ne goûtons point ces effusions de gerfaut moderato.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Prêle fluviatile
30 juillet. — « La presle fluviatile a la tige striée et les feuilles presque simples. Elle croît sur le bord des rivières et des étangs dont l'eau est vive. Les Romains mangeoient, et encore actuellement les Toscans se nourrissent des jeunes sommités de cette plante. On les fait cuire et on les assaisonne comme les asperges. » (Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, Tome XVIII, Paris, Deterville, 1803)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Vérification expérimentale
« En Amérique Latine, particulièrement aux carnavals de Rio de Janeiro et de Vera-Cruz, où pendant une grande semaine toute la population d'une ville et des environs se mêle, chante et danse, s'agite et expulse des excréments dans une effervescence presque ininterrompue, j'ai pu constater que ma description de l'acte défécatoire, loin d'être chimérique, correspondait pour l'essentiel à des réalités encore vivaces et observables, bien que visiblement en décadence à cause des nécessités de la vie urbaine contemporaine. » (Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
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