« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
dimanche 3 mars 2019
Un maître ès mélancolie
La hantise de la métamorphose minérale et de la mort, et ce pressentiment que l'au-delà est contenu déjà dans l'ici-bas, que l'on passe sans transition, et sans s'en apercevoir, de la banalité quotidienne à l'enfer de Dante, aurait dû désigner le suicidé philosophique, non seulement comme un précurseur du romantisme, mais comme celui de ses maîtres dans lequel le sentiment tragique de la vie s'est développé avec une inquiète et mélancolique magnificence.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Le salut par la fange ?
Héraclite croyait que la pensée était une maladie qui pouvait se traiter par l'application d'une boue.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Cabiai
14 février. — Le cabiai est un gros rongeur d'Amérique du Sud, vivant près des fleuves. On l'appelle aussi cochon d'eau.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Dilemme
Selon Gragerfis, qui avait beaucoup lu Kant, le Dasein est confronté à une terrible alternative. Ou bien la cohésion interne et architectonique de la déduction doit être regardée comme fondamentale, et il faut alors réaménager l'esthétique transcendantale et la logique transcendantale (en ce qu'elle contient la fondation phénoménologique du concept, c'est-à-dire de la logique générale analytique comme plan de l'objectivité). Ou alors il faut partir de l'esthétique comme science, en tirer les conséquences dernières et... se pendre.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Pas d'histoires, hein !
Hostile à toute fantasmagorie, j'enfonce mon stylet dans le poumon du mythe, je cisaille les viscères hypnotiques de l'imaginaire.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Cervelle de l'univers
16 février. — Macrobe dit (Somnium Scipionis, chap. 14 et 20) que le soleil est la cervelle de l'univers, et que c'est par analogie que dans l'homme le crâne est rond, comme l'astre siège de l'intelligence.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
samedi 2 mars 2019
Diphtongaison néantique du réel perçu
Considéré comme un pouvoir assimilateur, le pachynihil n'est évidemment pas un élément quantitatif de la chaîne parlée. Mais il en va autrement si on le définit comme un élément implosif propre à réduire, dans la syllabe, la durée vocalique !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Labourage et création de concepts
13 février. — Columelle dit qu'il faut qu'un jardinier et un laboureur ne soient guère moins savants en philosophie que Démocrite et Pythagore.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Thèmes du nihilique
Les grands motifs de l'homme du nihil sont le personnage qui tourne le dos au spectateur — caractéristique aussi du romantisme allemand dans l'œuvre de Carus et de Friedrich —, l'indétermination des statues à la frontière du minéral et de l'humain, la profonde nostalgie suscitée par la musique de Schumann, et l'ambivalence de la figure du « monstre bipède », à mi-chemin entre le théâtre et l'enfer dont il apparaît parfois comme le gardien du seuil, et, plus encore, cette pétrification du temps, cet arrêt de la vie dans un suspens sans fin.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
vendredi 1 mars 2019
Cochons de mer
12 février. — Polybe, en parlant des pays d'Ibérie et de Lusitanie, dit que, dans les profondeurs de la mer, il y a des chênes à glands dont se nourrissent et s'engraissent les thons. Ce ne serait donc pas s'éloigner beaucoup de la vérité que de dire que les thons sont des espèces de porcs de mer, et que, semblables aux cochons de terre, ils se nourrissent et s'engraissent à l'aide de glands.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
La paix dans le Rien
« Préférant son indépendance à de vains honneurs, l'homme du nihil refusa toutes les dignités qui lui étaient offertes, pour mener une vie paisible et suivant ses goûts. Il partageait son temps entre l'étude du Rien, la chasse et la culture de son jardin. "Je ne fais point, dit-il (Catastase, p. 66), mon métier de la rhétorique, mais je sais cultiver les arbres et élever des chiens de chasse." » (Joseph Dosse, Recueil des plus beaux passages de tous les auteurs lotois les plus célèbres dans la prose et dans la poësie, Paris, Hachette, 1828)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Solubilité du réel
D'après Gragerfis, la réalité empirique est entièrement soluble dans le vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Boire de l'oxymel
9 février. — « Lorsque la fièvre saisit une personne avant qu'elle ait rendu ses excrémens, ou immédiatement après avoir mangé, soit avec ou sans un point de côté, elle doit se tenir en repos jusqu'à ce que les alimens soient descendus dans les intestins inférieurs ; et boire en même-temps de l'oxymel. En cas de pesanteur dans les reins, on doit purger avec un lavement, ou un cathartique foible et donner des alimens liquides et de l'oxymel. Après la purgation, le malade doit user de la tisane et de l'hydromel pour boisson, et prendre ensuite une nourriture plus solide, telle que la chair de poisson bouilli ; un peu de vin trempé sur le soir, et de l'hydromel délayé pendant le jour. Il doit se servir d'un suppositoire ou de lavemens, s'il rend des vents très-fétides, et boire de l'oxymel, jusqu'à ce que les excrémens soient descendus dans les intestins inférieurs. » (Hippocrate, Du régime dans les maladies aiguës, Trad. François Christophe Florimond de Mercy, Paris, Eberhart, 1818)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
jeudi 28 février 2019
Palingénésie
L'homme est un être palingénésique ; néant, fœtus, enfant, jeune homme, homme mûr, vieillard et néant, il est toujours coulant et divers, comme disent les philosophes amateurs de fromages bien faits.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Gargousse
La gargousse est une charge de poudre à canon contenue dans une enveloppe cylindrique en papier ou en toile au diamètre de la chambre du canon. La gargousse, cartouche à canon.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Pas de solstice pour le Dasein
7 février. — « À dire vrai, l'existence ne se compose réellement que de deux périodes, l'une ascendante, l'autre descendante, renfermées entre ces deux limites extrêmes, la conception et la mort. Il est un temps où le corps humain jouit de la plénitude de son énergie totale, mais rigoureusement parlant, il n'y a point de solstice dans la vie. Parvenue à son sommet de perfection, cette vie n'est déjà plus la même, ses dégradations sont insensibles et pourtant réelles ; bientôt les phénomènes de désorganisation future se prononçant d'une manière formelle, l'homme juge enfin que le cercle de ses jours s'avance, et que son être doit revenir à sa source primitive : le Rien. » (Joseph-Henri Reveillé-Parise, « Des apports d'une sensibilité très-développée avec les âges ou périodes de la vie », in Bulletin général de thérapeutique médicale et chirurgicale, Tome quatorzième, Paris, 1838)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Panacée
Panacée — Ac2. Ac5 « Remède universel : il se vante d'avoir trouvé la panacée ; Le mercure doux et bien préparé, c'est-à-dire sublimé plusieurs fois, est une espèce de panacée ; et on l'appelle panacée mercurielle, ou simplement panacée. [ce qui suit est une ad. d'Ac4 :] On donne aussi ce nom à qques autres préparations. » [Ac8 : « [a] Remède universel ; [b] fig. Le suicidé philosophique s'imagine avoir trouvé la panacée aux maux de l'humanité. »]
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Siège de Potidée
11 février. — Le siège de Potidée fut, selon Thucydide, l'une des causes majeures du déclenchement de la guerre du Péloponnèse.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 27 février 2019
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