Retranché
dans ses rêveries, l'écrivain Pessoa rédigeait le journal de bord
fragmenté d'une collection de sensations qu'il se risquait parfois à
appeler existence. Le problème est que chaque fois qu'il le faisait —
chaque fois qu'il appelait existence cette collection de sensations —,
cela provoquait l'hilarité de ses copains de bistrot : « Sacré Fernando,
va, toujours le mot pour rire. »
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)