lundi 14 novembre 2022

Un petit effort

 

« Les hommes chercheront la mort mais ne la trouveront pas » est-il dit dans l'Apocalypse de Jean. Et nous, nous leur disons : cherchez mieux !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

dimanche 13 novembre 2022

Point trop n'en faut

 

Quand le réel lui donne trop de coups de pied au cul, le nihilique a envie de lui dire, comme le Régent à Dubois : « L'abbé, tu me déguises trop ! »

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Un fâcheux

 

Lazare pensait être enfin pépère, et voilà que Jésus se pointe et s'avise de faire le kéké avec ses « miracles ». — « Lève-toi et marche. » Ah bien oui, vraiment !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Béhémoth jobien

 

Le léviathan de Job est évidemment le crocodile, et son béhémoth est très certainement l'hippopotame — et non l'éléphant, comme ont voulu le faire croire certains esprits simples férus de « réchauffement climatique » et de « développement durable ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

À bas Barthes

 

L'idée du Rien mérite mieux que les singeries poststructuralistes. Nous avons été patients mais la plaisanterie a assez duré. Contre le déconstructionnisme derridien et foucaldien, jetzt wollen wir den totalen Krieg !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 12 novembre 2022

L'heure de la soupe

 

Treumeuleumeuleu am am ?

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Diversité du réel

 

Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, Horatio, que n'en rêve ta philosophie. Pour commencer, il y a tous ces objets dont la forme rappelle un tant soit peu une tête de chien couché.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Aux chiottes les oiseaux

 

Comme Mallarmé, le nihilique a lu tous les livres — du moins tous ceux qui méritaient d'être lus (il n'y en a pas tant que ça). Et toujours comme Mallarmé, il s'est retrouvé Gros-Jean comme devant. Mais contrairement à Mallarmé, il n'a pas fait sa mijaurée et rêvé de fuir là où les oiseaux sont ivres d'être parmi l'écume inconnue et les cieux. Aux chiottes les oiseaux ! Aux doubles-vécés !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Jusqu'au-boutisme nihilique

 

Refuser d'avoir une vie (de rechercher le bonheur etc.), c'est un peu comme être de Bezons : ça peut se faire par simple haine du conformisme.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

vendredi 11 novembre 2022

Obscénité du connu

 

Nous ne supportons plus les gens connus. Nous avons honte pour eux. Ils sont les « rois de la gênance ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Pas grand chose ?

 

Quand on se refuse déjà à « avoir une vie » (parce que c'est vraiment trop bête), à quoi bon commettre l'homicide de soi-même ? Il est probable que ça ne changera pas grand chose. Mais tout de même, ça devrait éliminer le côté « malaisant » d'exister.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Mutilés de cul

 

Dans le temps, il y avait dans les autobus des places « réservées aux mutilés de cul ». Pourquoi n'y en a-t-il plus ? C'était pourtant bien pratique — et pas seulement pour les mutilés de cul, mais pour les « handicapés de la vie » en général, qui pouvaient s'y reposer un instant des tracas de l'existence.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

La force par la mort

 

Vivre est un signe de faiblesse. Le seul type vraiment balaise, mentalement et physiquement, le gars qui ne s'en laisse pas conter, le vrai dur à cuire, c'est le « décédé ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 10 novembre 2022

Méditation

 

Certains végétaux, à force de masquer le soleil, parviennent à engendrer une ombre propice au nocher. C'est le cas de l'oranger et, dans une moindre mesure, celui de la vigne féconde.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

D'une prison

 

Oui, cela est vrai : la vie est là, simple et tranquille. Et il est non moins vrai que cette paisible rumeur-là vient de la ville. Mais cela n'empêche pas qu'on ait envie d'avaler le canon d'un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe. Car non seulement on ignore, soi que voilà, ce qu'on a fait de sa jeunesse, mais on sait qu'elle ne reviendra plus. Les rhumatismes et la philosophie marcellienne, c'est gentil mais ça ne remplace pas. — Non, ça ne remplace pas.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Soucis de santé

 

Pendant longtemps, quand l'être humain avait des « soucis de santé », ça se réglait. Plus ou moins facilement, mais ça se réglait. Seulement voilà, les années ont passé, l'être humain est devenu un « vieux jeton », et tout à coup... ça ne se règle plus ! Sans aller jusqu'à dire que c'est « un peu fort de café », il trouve ça « malaisant ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Courants d'air

 

Ce Simenon est horripilant, il laisse toujours la porte contre.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 9 novembre 2022

Verve satirique

 

Pour infliger au Grand Tout d'immortels stigmates, il faudrait posséder la verve satirique d'un Catulle. Mais on en est loin, très loin, nos mots manquent de vigueur, jusqu'à strapontin qui fait long feu — c'est désespérant.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Ça suffit maintenant


 
Autrui ! L'un de nous deux doit disparaître !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Innocence juvénile

 

Bien loin encore de se douter que rien dans la vie n'a de sens, les gosses — les « mioches » — réclament à cor et à cri pour leur petit déjeuner les croustillants toasts Truweet.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Héritage de Pindare

 

La poésie de Pindare se caractérise par sa grandeur et sa dignité dans la pensée, dans l'expression, dans le rythme, et par la profondeur du sentiment religieux. À la question : « Quel type moderne pourrait donner l'idée du génie de Pindare ? », le nihilique répond : « Aucun, mes amis : des comme Pindare, il n'y en a plus. »

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 8 novembre 2022

Chutes

 

L'évêque Berkeley se demandait si un arbre tombant dans la forêt en l'absence de témoins produit un son. Il concluait que oui puisque Dieu est toujours là pour l'entendre. Mais en réalité, la réponse est non, la vie entière du nihilique est là pour en témoigner : chaque jour il tombe (il est souvent saoul) et tout le monde s'en fout, même Dieu (s'il existe).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Un puissant émétique

 

Si on avait joué le jeu, aurait-on eu du succès auprès de l'autrui lévinassien ? Cette question, comme d'autres, est destinée à rester sans réponse. Mais rien que d'écrire le mot succès, on a envie de vomir.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Introuvable sérénité

 

Il faudrait se préparer à la mort, trouver un semblant de sérénité, mais comment faire quand on est constamment courroucé ? Il faut dire qu'avoir été projeté dans un tel margouillis, il y a de quoi l'avoir sec. L'être humain, qu'ils disent. La vie, qu'ils disent. Salops !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Courage !

 

Avant de vous annoncer la sinistre nouvelle, le médecin vous prévient qu'« il va falloir être très courageux, monsieur Ribémont ». Ils ne pouvaient pas le dire plus tôt, ces couillons ? Au moment de la naissance, par exemple ? C'est tout de même quelque chose, ça ! Courageux ! Je t'en foutrai d'être courageux, moi, tuouaouar !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

lundi 7 novembre 2022

Mister Marvis

 

Non seulement le monstre bipède est une franche canaille, mais il faut voir comment il s'habille ! Il porte des shorts Mister Marvis !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Barbatruc

 

On fait les fous, chez les phénoménologues. Les « contenus de conscience » se transforment à volonté : courts, longs, carrés, minces, gros ou ronds.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Abrutis

 

Prenez-vous de bec avec un commerçant à propos d'une bonbonne de butane et vous serez frappé par cette pensée (que l'on pourrait qualifier de « hongroise ») : il existe un certain genre d'hommes — « les abrutis » — que rien n'atteint.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Visqueuse réalité empirique

 

De tout temps, les philosophes ont essayé d'enfermer la « réalité empirique » dans un système. Seulement voilà, à chaque fois le système comportait des trous, et la « réalité empirique » en profitait pour s'échapper en dégoulinant au travers. Bien sûr, les trous, il est toujours possible de les boucher (avec du beurre, par exemple). Mais ça ne sert à rien, c'est un leurre : car alors, la « réalité empirique » coule par les côtés.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)