dimanche 3 avril 2022

Vengeance morpholexicale

 

À l'instar de Cioran, l'homme du nihil méprise et exècre le « saltimbanque » Cocteau. Il n'a jamais pu souffrir les gens qui font des astuces. Hélas ! Il est impossible d'infliger à cet horripilant personnage le châtiment qu'il mérite puisqu'il est, comme on dit, « décédé ». Alors pour se venger quand même, l'homme du nihil orthographie son nom Coqueteau ou même Coquetier.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Un sadiste

 

L'histoire de l'humanité se résume à un immense bain de sang. Et Dieu contemple le spectacle, affalé sur son canapé Poltrone sofa, grignotant des chips et sirotant un tequila sunrise ou un « lait de poule ». Ça l'amuse, on dirait. Ça le délasse. — Salop, va ! Détraqué ! Grosse loche ! Sadiste !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Ahurissement


L'absurdité du monde, son inquiétante étrangeté provoquent en l'homme du nihil un effarement qui a fini par se graver sur ses traits. S'il y eut jamais une « espèce d'ahuri », c'est bien lui. Aussi, quand il entend ces mots dans la rue ou dans l'autobus, il se retourne instinctivement. — Mais non, ce n'était pas pour lui. Pas encore. Patience, escalier...

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Règle et exception

 

Tout ce qui émane du « monstre bipède » est profondément, désespérément bête — à l'exception peut-être de l'homicide de soi-même, qui possède malgré tout une certaine noblesse (même si le spectacle en est généralement peu ragoûtant).

(Fernand Delaunay, Glomérules)