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samedi 29 septembre 2018

Méloé


Arrivés au gîte, nous nous préparions à prendre notre repas quand le chef bohémien exprima le désir de continuer son récit, ce qu'il fit en ces termes :

« Le méloé est un insecte coléoptère vésicant, noir ou bleu, à élytres très courts. »

Arrivé à cet endroit de sa narration, il saisit un pistolet qu'il tenait jusque là caché sous son caftan et se fit sauter la cervelle, ce qui ne laissa pas de nous horrifier, Velasquez, Rébecca, le cabaliste et moi.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

vendredi 28 septembre 2018

Épaulard


Le lendemain soir, le Bohémien, étant de loisir, accepta de reprendre le fil de son histoire. Après un instant de silence, il commença en ces termes :

« L'épaulard est une sorte de dauphin qui habite les mers du Nord et atteint jusqu'à huit mètres de long : l'épaulard attaque les cétacés, même la baleine qu'il déchire avec ses dents aiguës. »

Mais à peine avait-il prononcé ces paroles qu'un homme de sa horde vint le chercher pour une affaire urgente.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

mercredi 26 septembre 2018

Sanglier


La sœur du cabaliste l'en ayant prié, le chef bohémien reprit son histoire en ces termes :

« Le sanglier, du latin singularis, solitaire, est un genre de mammifères pachydermes, dont le type habite l'Europe : le sanglier établit sa bauge dans les fourrés. (Cri : le sanglier grommelle, nasille.) — Le sanglier est le porc sauvage ; c'est un animal puissant et qui cause de grands ravages dans les champs ; sa femelle se nomme laie et ses petits marcassins. La chair de cet animal est bonne à manger. »

En ce moment, un homme de sa horde vint le chercher, et nous ne le revîmes plus de toute la soirée.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

mardi 25 septembre 2018

Jankélévitchisme


Le lendemain soir, le Bohémien, étant de loisir, accepta de reprendre le fil de son histoire. Après un instant de silence, il commença en ces termes :

« Embouqué tel un cloporte dans l'ostiole de l'instant... »

Mais à peine avait-il prononcé ces paroles qu'un homme de sa horde vint le chercher pour une affaire urgente.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

lundi 24 septembre 2018

Nandou


Alors que nous cheminions au fond d'une vallée, nous fûmes dépassés par le Juif errant qui s'exprima en ces termes :

« L'émeu, le nandou, sont de grands oiseaux coureurs au sternum dépourvu de bréchet. »

Mais le cabaliste, d'une formule inintelligible, fit fuir l'infortuné vagabond et nous arrivâmes au gîte sans l'avoir revu.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

dimanche 23 septembre 2018

Ouaouaron


Sur le soir, comme nous nous trouvions rassemblés à l'ombre d'un figuier de Barbarie et que le chef des Bohémiens paraissait de loisir, Rébecca lui demanda la suite de son histoire, et il en reprit le fil en ces termes :

« Le ouaouaron est une grenouille géante d'Amérique du Nord pouvant atteindre 20 centimètres de long, et dont le coassement ressemble à un meuglement. On l'appelle encore grenouille mugissante ou grenouille-taureau. Un ouaouaron féru de l'apostrophe hurluberlue. »

Comme il en était à ce point de son récit, un homme le vint interrompre pour l'entretenir des affaires de sa horde et nous dûmes patienter jusqu'au lendemain pour apaiser notre curiosité.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

samedi 22 septembre 2018

Apocynacées


Alors qu'accablés par une chaleur effroyable nous faisions halte dans un vallon, Velasquez, voulant capter l'attention de Rébecca, reprit son histoire en ces termes :

« Selon Gragerfis, les apocynacées seraient des plantes fatales aux chiens. »

Mais comme la fausse Uzeda semblait ne l'écouter que d'une oreille distraite, il décida de s'en tenir là et passa le reste de la journée dans une ostensible morosité.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

Mammouth


Vers le soir, à l'heure accoutumée, le chef bohémien, qui était de loisir, voyant que nous étions curieux de la suite de son histoire, reprit son récit en ces termes :

« Le mammouth, de l'ostiaque mamout, est un éléphant fossile, qui a vécu en Europe et en Asie à l'époque quaternaire : le mammouth était couvert de long poils. »

Sur ce, il fut pris d'une effroyable quinte de toux et, devant l'impossibilité où il était de continuer, il alla se reposer sous sa tente et nous ne le revîmes plus.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

vendredi 21 septembre 2018

Callot


Sur le coup de midi, nous eûmes la surprise d'entendre Velasquez reprendre le fil de son histoire en ces termes :

« Avoir tout l'œuvre de Callot, et cependant commettre l'homicide de soi-même... »

Mais l'inspiration sembla soudain l'avoir quitté et nous ne l'entendîmes plus de la journée.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

Leptocéphale


Le lendemain, alors que nous franchissions une montagne escarpée, nous eûmes la surprise de rencontrer le Juif errant, qui ne se fit guère prier pour obéir aux ordres du cabaliste. Il commença son récit en ces termes :

« Le leptocéphale est la larve de l'anguille ou du congre. »

Mais sa narration n'alla pas plus loin, et l'infortuné vagabond disparut tout à coup au détour du chemin.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

jeudi 20 septembre 2018

Orthorhombique


Alors que nous étions prêts à nous mettre en route, voyant que le cabaliste n'était pas dans les parages, Velasquez reprit sa narration en ces termes :

« En minéralogie, on dit d'un cristal qu'il est orthorhombique s'il a la forme d'un prisme droit à base en losange. »

À cet endroit, il perdit le fil de son récit et sortit ses tablettes pour dissimuler son embarras. Nous attendîmes en vain la suite de son histoire.

(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

mercredi 19 septembre 2018

Histoire de Ouin-Ouin


Après le dîner du lendemain, Velasquez s'offrit de lui-même à reprendre son récit, ce qu'il fit en ces termes :

« C'est Ouin-Ouin qui va chercher sa femme à la gare de Neuchâtel... »

Mais voyant que le cabaliste lui lançait un regard noir, il préféra ne pas aller plus loin.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

Accipitres


Comme Rébecca demandait à Velasquez de nous exposer la genèse de son système, il commença ses explications en ces termes :

« Les rapaces sont aussi appelés accipitres. »

L'heure étant venue de faire halte et de dresser les tentes, Velasquez dut remettre à plus tard la suite de son exposé.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

Phosphore


Le lendemain matin, nous nous mîmes en route dès le lever du jour. Le Juif errant ayant fait sa réapparition, le cabaliste lui ordonna de reprendre son récit, ce qu'il fit en ces termes :

« Le phosphore existe dans la nature à l'état de phosphate ; on en trouve également dans les os, le système nerveux, l'urine et dans la laitance des poissons. Il fond à 44°. Soluble dans le sulfure de carbone, il se transforme, lorsqu'on le chauffe dans le vide ou dans l'azote à 240°, en un produit dit phosphore rouge. Ce phosphore n'est pas vénéneux, tandis que le premier est un poison violent. Le phosphore est employé à la fabrication des allumettes chimiques. »

Courroucé par ces propos, le cabaliste le renvoya aussitôt vers les sommets de l'Atlas.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

mardi 18 septembre 2018

Poire


Le lendemain, le Bohémien, qu'une décoction d'herbes préparée par le cabaliste avait remis sur pied, put reprendre son histoire en ces termes :

« La poire est un fruit des plus savoureux, comme le nihil. On en fait des compotes et des confitures. Il existe d'innombrables variétés de poires que l'on classe d'après leur destination et l'époque de leur maturité. Il y a le doyenné, le beurré, la crassane, la bergamote, la duchesse, la louise-bonne, le bon-chrétien, la fondante, etc. »

Mais il ne put aller plus loin, car une affaire urgente réclamait sa présence parmi les gens de sa horde.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

lundi 17 septembre 2018

Ossu


Pressentant que les aventures du Bohémien touchaient à leur fin, nous attendîmes le soir avec d'autant plus d'impatience, et écoutâmes encore plus attentivement lorsque le chef reprit son récit en ces termes :

« L'adjectif "ossu", peu usité, s'emploie à propos de qui a de gros os : une femme ossue. »

Arrivé à cet endroit de sa narration, le chef bohémien, pris de terribles crampes d'estomac, nous demanda la permission de remettre la suite de son récit au lendemain.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

dimanche 16 septembre 2018

Gorille


Le lendemain, nous attendîmes le soir avec impatience. Lorsque le Bohémien parut, nous étions rassemblés depuis longtemps. Heureux de l'intérêt que nous lui marquions, il ne se fit pas prier et continua sa narration en ces termes :

« Singe anthropoïde de l'Afrique équatoriale, le gorille est le plus grand de tous les primates ; sa taille dépasserait pour un peu celle de l'homme, mais il est plus massif, avec des bras énormes et des jambes courtes. Sa robe est noire. Il est craintif, peu intelligent ; il fuit l'homme, mais il se défend avec une énergie féroce quand il est blessé. On le dirait hanté par l'idée du Rien, tant les forêts où il vit sont humides et impénétrables. »

Le moment étant venu de s'occuper des affaires de sa horde, le Bohémien nous quitta, et remit la suite de sa narration au lendemain.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

Échec


Le soir, le Bohémien reprit son récit en ces termes :

« Candidat toujours recalé au suicide compulsif... »

Lorsque le Bohémien eut dit ces mots et comme nous tendions tous l'oreille, curieux de ce qui allait arriver, un homme de sa horde vint l'entretenir des affaires de la journée. Le chef nous quitta et nous ne le revîmes plus de la soirée.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

samedi 15 septembre 2018

Morue


Le séjour dans les montagnes commençait à m'ennuyer. J'aurais été heureux de joindre mon régiment au plus vite ; mais malgré ce désir, je dus rester encore quelque temps. Les jours étaient assez monotones, les soirées en revanche très agréables grâce à la société du chef bohémien auquel je trouvais de plus en plus de qualités. J'étais assez curieux de la suite de ses aventures et, cette fois, le priai moi-même de satisfaire notre curiosité, ce qu'il fit en ces termes :

« Gros poisson du genre gade, atteignant jusqu'à 1 m 50, la morue est très vorace. Elle vit dans les mers arctiques, surtout entre Terre-Neuve et l'Islande, où l'on va la pêcher en été, dès le mois de mai. Sa chair fraîche constitue le cabillaud ; salée, c'est la morue verte ; sèche, c'est la merluche, et l'on tire de son foie une huile employée comme reconstituant. »

Lorsque le Bohémien en fut à cet endroit de ses aventures, il fut interrompu et dut aller s'occuper des affaires de sa horde.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

vendredi 14 septembre 2018

Soupault


Nous nous réunîmes à l'heure habituelle, et le Bohémien, étant de loisir, continua sa narration en ces termes :

« Né à Chaville le 2 août 1897, Philippe Soupault rencontre Aragon et Breton avec qui il fonde la revue Littérature en 1919. »

Lorsque le Bohémien en fut à cet endroit de sa narration, on vint lui dire que les affaires de sa horde exigeaient sa présence. Je me tournai vers Rébecca et lui dis que nous avions entendu le récit d'aventures extraordinaires qui cependant avaient toutes été expliquées d'une manière naturelle.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)