« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 31 décembre 2018
Ou bien... ou bien
Le Rien résume et comble, pour l'homme du nihil, la capacité d'ouverture et de stimulation qu'il a vainement recherché dans les objets de la « réalité empirique ». Son exploration du pachynihil l'a conduit au pied de l'ultime cloison où il puisse atteindre, celle d'une ligne de partage entre l'impassibilité minérale du mâchefer et les émotions éphémères, les choix sans cesse à reconduire ou à reprendre du « monstre bipède ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Adieux au monde
N'articulant le geste ni le vocable, je procède in petto à la crémation rituelle de ma toge de cénobite mondain.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Page de journal
21 octobre. — « Une collection de sensations qu'il se risque parfois à appeler existence ». — Voilà qui est bien trouvé.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Illumination
« Au début des années cinquante, alors que je contemplais le corps d'un suicidé que l'on venait de retirer de la Seine, il m'apparut que l'idée du Rien était l'aboutissement d'un tâtonnement millénaire, d'une expérience cosmique, d'une puissance de rupture dont la fission de l'atome venait de procurer un terrible exemple. Par elle, le monde avait sans doute commencé. Elle seule existe sur les étoiles encore sans vie. Je décidai aussitôt d'en faire l'alpha et l'oméga de ma pensée. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Réflexion macabre
Dans les griffes griffues du temps, il y a aussi l'artériole froide du suicidé.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Page de journal
16 octobre. — Gabriel Marcel dit — mais peut-on croire tout ce qu'il dit — que l'existence humaine « s'apparente, en première approximation, à une microdiorite quartzique injectée en laccolites dans la série sédimentaire permienne. »
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
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