« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
vendredi 8 mars 2019
Sombre dimanche
Sur mon front dont le cuir se craquelle toujours davantage, apparaissent les stigmates d'un horizon sanglant, d'un crucifiement de la pensée par le verbe.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Miraud
4 mars. — On est myope ou presbyte, selon que la vision distincte s'opère à une distance moindre ou plus grande que la distance commune. Je note, à ce propos, que l'adjectif gibouleux est curieusement absent de tous les dictionnaires et que la guilée a disparu des plus récents. C'est — nous dit le Trévoux — une « petite pluie soudaine et de peu de durée, qui vient ordinairement au printemps. Elle surprend et tombe tout d'un coup après un beau soleil ; ce qui arrive souvent au mois de mars [...] Le mot de guilée vient d'un vieux mot français guille, ou gille, qui veut dire tromperie, parce que les guilées surprennent et arrivent sans qu'on y pense, comme les guilles, c'est-à-dire comme les tromperies. »
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Le jeune homme au pistolet
Si le suicidé philosophique, par son traitement des volumes, peut être vu comme un précurseur du cubisme, il est aussi l'heureux possesseur d'un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe dont la masse grenue, comme intérieure à son être-là, est appréhendée par lui dans son hic et nunc, au cœur d'un champ perceptif qui englobe aussi son exister propre.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Hommage à Roré
Un groupe d'amis au coin de la rue, et l'après-midi s'écoule en manchettes. Mais voyons encore ceci : Soupirail ! La négligence des astres met en échec la savante astrologie.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Pin maritime
21 février. — La figure que donne Mathiole du Pinus maritima major ne ressemble nullement au pin maritime des landes de Bordeaux : dans la figure, les cônes ont une queue (ils sont pédonculés) ; dans la nature, ils n'en ont point (ils sont sessiles) ; dans la figure, ils sont attachés isolément ou deux à deux sur des points différents des pousses ; dans la nature, ils sont toujours fixés circulairement sous les branches aux extrémités des pousses (ils sont terminaux), ordinairement au nombre de quatre à six, quand ils ont atteint leur maturité, mais souvent en beaucoup plus grand nombre.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
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