jeudi 13 avril 2023

Machine à coudre vs. tête de chien couché

 

Au chapitre six des Chants de Maldoror, Lautréamont dit de Mervyn qu'il est « beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ». Et les surréalistes aussitôt de s'extasier : « Oh là là ! C'est inc'oyable ! My God, that's amazing ! » Mais pourquoi une machine à coudre ? Et pourquoi un parapluie ? Pourquoi pas plutôt une... tête de chien couché ? Tant qu'à donner dans le grinçant ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Pan sur le bec

 

Schopenhauer ne ratait jamais une occasion de se payer la fiole de Hegel. Ainsi, il dit à un endroit de son Monde comme volonté etc. que chercher un dessein dans l'histoire est comme chercher une tête de chien couché ou un risotto aux asperges (ein Risotto mit Spargel) dans les nuages : on les y trouve parce qu'on les cherche — mais à part ça...
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un patronyme évocateur

 

Dans un de ses dialogues avec Osvaldo Ferrari, Jorge Luis Borges indique avoir fait la connaissance de Güiraldes par l'intermédiaire de Brandán Caraffa — et ce nom fait aussitôt surgir à la pensée l'image d'un pichet ou d'un broc.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Fuite de sens

 

Certains naufragés perdus dans le désert de Gobi de l'existence voient la femme — avec sa « mijole » et ses « biberons Robert » — comme une sorte de « point d'eau ontologique » où il vont pouvoir se désaltérer et même — pourquoi pas — se « ressourcer ». Erreur ! Ça ne sert à rien ! C'est un leurre ! Car ça coule par les côtés !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)