jeudi 28 avril 2022

Socrate au garage Rochard

 

« Connais-toi toi-même ou ça va mal se mettre, ça va bombarder mais dur ! »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Lustral

 

C'est à bon droit que l'on peut dire de l'homicide de soi-même : Ecce qui tollit peccata monstri bipedalis — voilà celui qui efface les péchés du monstre bipède. Car le premier péché n'est-il pas celui d'exister ? 

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Vin nu

 

Exception faite de la mort, la seule chose à laquelle il est impossible d'échapper en ce bas monde est la bêtise. Tout est bête, tout est ridiculement grotesque, à commencer par le « vin nu » et jusqu'à — pourquoi ne pas le dire — l'homicide de soi-même.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Trêve impossible

 

« Georges Poulet me somme de me calmer, de renoncer à dire du mal de la réalité empirique “ou ça va barder”. Mais je crois que je vais quand même continuer. Je suis en conflit avec le Grand Tout et il ne m'est pas donné de reculer. Et puis, autant l'avouer, c'est plus fort que moi. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Tortillements intempestifs


Si la femme était capable de concevoir qu'elle n'est qu'un squelette recouvert de chair, elle ferait sans doute moins de minauderies, elle tortillerait moins du fondement (de l'historialité du Dasein). Et ce serait, pour l'homme du nihil, un grand soulagement.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

La vie dans les plis

 

La solitude vous force à prendre certains plis. Et ces plis, le voudrait-on, on ne peut s'en défaire. Conclusion : assommons les solitaires (comme on a fait naguère les suicidés).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Jusqu'à l'os

 

Si l'on persévère dans l'être année après année, malgré les ravages de l'alopécie, les garagistes de La Bourboule et tout le reste, c'est sans doute par l'effet d'une curiosité morbide, pour voir jusqu'à quel point l'on peut se contenter de peu.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Beau sexe

 

Nul mieux que Mircea Eliade n'a décrit l'action délétère des « mégères difformes au faciès d'hippopotame ». Par elles, nous dit-il, « l'homme est dissous, réduit à un plasma amorphe où se débattent le désespoir et le néant ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)