jeudi 16 mai 2024

La mer et la mort

 

Le peintre Nicolas de Staël s'est donné la mort à Antibes le 16 mars 1955. Il s'est jeté par la fenêtre. Selon ses voisins, son âme était de longue date « voilée d'une onctueuse et terrible noirceur ». Ils poursuivent (car ils sont véritablement intarissables) : « Son âme était envahie par deux images obsédantes : la mer et la mort. Comme celle de la poétesse Alfonsina Storni, un peu. Vous voyez ? »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Happening kierkegaardien

 

Sortir sur son balcon ; y attacher une corde ; se la passer autour du cou puis se mettre à hurler : « Du possible ! Du possible, sinon je saute ! »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Koan

 

Pour provoquer le satori (un genre d'illumination soudaine), la méthode la plus courante chez les bouddhistes zen est l'emploi du koan, qui consiste à poser une question et à lui faire une réponse absurde. Ainsi, à la question : « Quelle était la couleur du cheval blanc d'Henri IV ? », on peut répondre : « Le cyprès dans le jardin. » Les bouddhistes zen, un rien les amuse, un rien les illumine. Ce sont de vrais « mongolitos ».
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Bébert et Frédo parlent de Kierkegaard

 

« Dans Crainte et tremblement, Kierkegaard dit qu'il a un problème de foi.
— Une cirrhose ?
— T'es fou, il buvait presque pas. Non, il arrivait pas à faire le grand saut. À cause de Régine Olsen, cette pochetée.
— Ah, merde. »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)