Enfant, le futur homme
du nihil tremblait, à la fin de chaque journal télévisé, de « rejoindre
François Donati à la Bourse de Paris ». Car celui-ci, non content de
ressembler à un cadavre vivant, faisait régulièrement allusion à de
mystérieux « cambistes » dont la simple mention plongeait le garçonnet
dans une angoisse quasi kierkegaardienne. Il préférait le débonnaire
René Tendron, dont la rondeur et la moustache en brosse à dents
n'étaient pas sans évoquer l'onctueuse suavité du pachynihil.
(Fernand Delaunay, Glomérules)