« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
dimanche 28 avril 2019
Changer la vie
L'homme moderne semble s'être habitué à vivre tranquillement dans l'absurde, alors que le non-sens global devrait lui arracher des hurlements dignes d'un calculeux. La rationalité technicienne s'est mise au service d'une irrationalité contraire aux exigences élémentaires inscrites dans le protoplasme même du Dasein (Higgins et Anderson, 1931). De là l'urgence de l'homicide de soi-même ! Ultime refuge de ces exigences spirituelles de dépassement et d'illimitation que la pensée technicienne tente de stériliser, dernier vase d'expansion où se précipite le besoin du sens, le désir essentiellement poëtique de changer la vie.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Un piètre pharmakon
Le sirop cérébelleux du vocable n'enraye pas ma dipsomanie.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Page de journal
18 mai. — M. de Brazza raconte que, les vivres manquant, les Pahouins partagèrent un serpent, vipère cornue remarquable par sa laideur, qu'ils avaient tuée dans la forêt.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Un acte unique et inutile
Un chef-d'œuvre qu'on peut reproduire à l'identique n'est qu'une marchandise culturelle, un instrument de simple décoration et d'ostentation : il se vulgarise en entrant dans une série. Mais dans l'homicide de soi-même, il n'y a jamais de répétition : ce qu'il crée est chaque fois unique, il ne supporte pas le trivial. Une autre de ses qualités est qu'il ne sert à rien. En ce sens, il est une protestation contre l'utilitarisme, trait fondamental de ce que Gragerfis appelle notre « barbarie ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Au fou
L'hylozoïsme épicurien évoque le mensonge inconscient des déments.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Inscription à :
Articles (Atom)