Description prémonitoire

 

Dans un de ses aphorismes, Lichtenberg parle du nihilique — qui n'était pourtant pas né à l'époque (vers 1775). Voici ce qu'il en dit : « Il était là, triste comme la petite mangeoire d'un oiseau crevé. » Il l'a peint tout entier et tout nu, comme dirait l'autre !

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Rivets

 

Le couteau de Lichtenberg a rendu célèbre son inventeur, mais ce n'est pourtant pas grand chose. Il se résume aux quelques rivets qui maintiendraient ensemble le manche et la lame si ces derniers existaient. Ce couteau n'est donc en aucun cas le Rien, contrairement à ce qu'ont pu prétendre certains amateurs de mélodrame.

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Bœufs et homicide de soi-même

 

Quelqu'un — Luc Pulflop ? — a dit que « se métamorphoser en bœuf, ce n'est pas encore se suicider ». Effectivement, mais qui a prétendu le contraire ? Le pape François ? 

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Taxonomie des amis de la sagesse

 

Cet homme travaillait à une histoire de la philosophie, dans laquelle il classait les amis de la sagesse d'après la forme de leurs concepts. Il distinguait trois classes : les cylindriques, les sphériques, et ceux en forme de tourte.

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Manque de praticité du couteau de Lichtenberg

 

Le couteau de Lichtenberg n'est pas pratique pour l'homicide de soi-même. Il ne coupe pas bien et on n'a pas une bonne prise.

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

À la façon de Lichtenberg

 

Produire de l'aphorisme comme d'autres du fumier ; mais... sans la vaine ambition d'accroître la fertilité des sols. 

 

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Une panade saugrenue

 

À l'homme du nihil, la vie fait l'effet d'un cheval traduit en hollandais (comme faisait l'âne à Lichtenberg, paraît-il).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Métaphore fromagère

 

N'hésitant jamais devant les pensées inouïes — et s'inspirant sans doute de Lichtenberg —, l'homme du nihil définit sa vie « un gruère sans lame auquel manque le manche, où il ne reste que les trous » !

(Fernand Delaunay, Glomérules)