mardi 3 mai 2022

Déréliction

 

« Je n'y suis pour personne », disent, dans les films, les hommes d'affaires à leur secrétaire. — « Moi non plus », soupire l'homme du nihil, prenant soudain conscience de l'exorbitante solitude où l'a entraîné sa misanthropie.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Pandémonium

 

Le Moi, l'haeccéité, l'autrui du philosophe Levinas : « monstres dont à regret je cite ici le nom » 1.

1. Racine, Bérénice, acte II, scène 2.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Être ou ne pas être

 

Vivre est une humiliation ininterrompue — à cause de la malédiction d'être « comme ci et comme ça » et d'en avoir conscience à chaque instant. Être « décédé » n'est sans doute pas jojo non plus, mais cela semble a priori moins humiliant (à vérifier).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Vie impossible

 

À ceux qui ont le sentiment — hautement « malaisant » — qu'ils vont clamecer sans même avoir vécu, Gragerfis recommande de lire du Fernando Pessoa ou du Luc Pulflop « histoire de se sentir moins seuls ». Il dit aussi qu'il ne faut pas se tracasser, car quoi qu'on ait fait de sa vie, on meurt toujours sans avoir vécu.

(Fernand Delaunay, Glomérules)