Veinards

 

Heureux qui comme Luc Pulflop pense que le réel n'existe pas. Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, mais c'est encore autre chose.

 

(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

Technique de Ronsard

 

Quand Ronsard rencontrait un tendron, il lui disait de se donner du bon temps et de mettre à profit sa beauté sans attendre, car un jour prochain elle deviendrait une « milf » et ne pourrait plus séduire que des amateurs de « milfs ». C'était sa technique. D'après Joachim du Bellay, elle marchait comme ci comme ça (mais pas mal quand même).

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Comment chanter ses regrets quand on est guez et calvitié

 

Le nihilique n'a pas l'âme d'un poëte. Il dit ce qu'il a sur le cœur sans chercher à faire des phrases. Les belles phrases, il se les colle au prose. Il n'a pas l'intention de feuilleter les Grecs, aussi exemplaires soient-ils, ni de retracer les beaux traits d'un Horace, encore moins d'imiter d'un Pétrarque la grâce ou la voix d'un Ronsard pour chanter ses regrets (au premier rang desquels celui d'être né). Et si ça ne plaît pas au vulgum pecus, c'est le même prix.

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Un affreux pastis

 

« Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, ou comme cestuy-là qui conquit la toison...

— Non.

— Comment ça, non ?

— Ce sont deux poëmes différents. Tu yoyotes.

— Comment ça, deux poëmes différents ?

— L'un est d'Alfred de Musset, l'autre de Joachim du Bellay.

— Eh bien ça alors ! Ça me la coupe ! Bon diousse de bon diousse !

— Eh oui. C'est peut-être triste mais c'est ainsi. »

 

(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Quitte à choisir

 

Plus notre petit Liré que l'existence. Et plus que l'air marin, la douceur du pachynihil.

 

(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)