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lundi 13 octobre 2025

Ennui gogolien

 

La vie, on s'y ennuie comme dans une gare en Russie, et on n'a même pas la ressource de boulotter du bortsch, des rillettes de poisson ou des pirojki à la viande car le buffet est fermé !!!
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

samedi 30 août 2025

Le mot

 

Dans les Âmes mortes, Nozdriov est un hâbleur. Un seul mot — « hâbleur » — suffit à Gogol pour le définir tout entier. Mais pour se définir soi-même, on cherche en vain le mot. Pot de pisse ? Ça fait trois mots.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

lundi 9 juin 2025

Odeur du désespoir

 

Le désespoir a une odeur sui generis, à l'instar du valet Petrouchka. Une odeur où il entre du géranium, de la citronnelle et — après tout, pourquoi ne pas le dire — du muguet.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

jeudi 5 juin 2025

Au salon de Sobakevitch

 

Les amiraux Canaris et Miaoulis ; le général Colocotronis ; l'homme d'État Mavrocordato... tous eurent leur heure de gloire au moment de la guerre d'Indépendance grecque. Le général Bagration, lui, c'est autre chose : il est mort d'une blessure reçue à Borodino. On se demande ce qu'il fait là. — Comme soi-même, en un sens. 
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

dimanche 30 mars 2025

De quoi nous sommes faits

 

Les gravures aux murs du salon de Sobakevitch ; les longues moustaches de Miaoulis, Canaris et Mavrocordato ; les fortes cuisses de l'héroïne Bobelina... Tout cela fait partie de nous, désormais. On se l'est incorporé. C'est gai, il n'y a pas à dire.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

lundi 17 mars 2025

De l'inconvénient d'être nez

 

Dans la nouvelle de Gogol, le nez de l'assesseur de collège Kovaliov est arrêté par la police au moment où il s'apprête à passer la frontière. Reste à le remettre en place, mais cela se révèle impossible malgré l'assistance d'un éminent médecin. Le nez est jeté au cachot où il meurt bientôt de chagrin. S'il avait pu se défendre... expliquer son cas... mais un nez !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

jeudi 16 janvier 2025

Brûlez tout

 

Tous les écrivains devraient avoir auprès d'eux un Père Matthieu qui se charge de les convaincre de brûler la deuxième partie de leurs Âmes mortes — et même la première, tant qu'ils y sont, car tout ce fatras de mots ne vaut pas un clou. Ba, be, bi, bo, bu !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

vendredi 6 décembre 2024

Un pardeusse qui tient chaud

 

Tous les écrivains russes sont sortis du Manteau de Gogol. Il faut dire qu'il y faisait une chaleur à crever (il est garni de fourrure et doublé en molleton).
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

jeudi 5 décembre 2024

Alter ego

 

Ne nous mentons pas à nous-même en nous identifiant à Bartleby ou à Oblomov. Ces deux « athlètes du Rien » gardent de la grandeur dans leur déchéance. Notre véritable alter ego est le Makar Dievouchkine des Pauvres gens, qui n'est lui-même qu'« une épreuve plus développée et plus noire d'Akaki Akakievitch, le type grotesque d'employé créé par Gogol » selon les mots d'Eugène-Melchior de Vogüé — en d'autres termes un ver de terre.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

dimanche 23 juin 2024

Soif de connaissance du monstre bipède

 

Le monstre bipède veut tout connaître : Carl Gustav Jung, la civilisation maya, Glenn Gould, James Hillman... Comme Pliouchkine avec ses bouts de ficelle, il considère que « ça peut toujours servir ». Ce en quoi il se trompe car l'expérience montre que ça sert à « peau de zobe ».
— James Hillman ? Qui c'est, ce mec-là ?
— Personne. Un psychologue à la gomme.
— Oh. 
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

vendredi 29 mars 2024

Une cruche

 

Madame Bovary est une vraie cruche. Elle n'a pas compris que le monde, ce monde, est un « monde de néant » dans lequel « tout pue ». Elle vit dans ses rêves, mais elle ne rêve pas au Grand Indéfini d'Anaximandre, non, elle fait des rêves de cruche : prince charmant, danse endiablée, dos d'esturgeon, etc. On a envie de la gifler. À la réflexion, le dos d'esturgeon, c'est dans Gogol — mais ça ne change rien à l'affaire.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

vendredi 1 décembre 2023

Tristesse de Montcuq

 

Pouchkine : Dieu, comme elle est triste, notre Russie !
Gogol : Ouais. Et encore, t'as pas vu Montcuq. C'est une ville en France, tu peux pas comprendre.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 30 novembre 2023

Flux de pensée

 

On entend les mots « indépendance grecque », et aussitôt viennent à l'esprit les noms de Canaris, de Miaoulis, de Mavrocordatos ; puis entre en scène l'héroïne Bobelina aux fortes cuisses, suivie de l'ours Sobakiévitch et de son créateur Nicolas Gogol. Le cerveau humain est un véritable automate de Vaucanson !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mardi 24 janvier 2023

Souvenirs

 

Au crépuscule de sa vie, l'écrivain Georges Perec se souvenait du champion de rugby à XIII Puig-Aubert surnommé Pipette. Il se souvenait aussi de Paul Ramadier et de sa barbiche. Le nihilique, lui, se souvient du portrait du général Bagration appendu au mur du salon de Sobakévitch en compagnie de Miaoulis, Canaris, Mavrocordato, et de l'héroïne Bobelina aux fortes cuisses.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 11 décembre 2022

Aux frontières du possible

 

Un nez qui disparaît et qui réapparaît sous la forme d'un conseiller d'État, c'est déjà assez extraordinaire. Mais atteindre l'âge de quatre-vingt-quatre ans quand le réel vous donne de l'asthme pratiquement depuis votre naissance, qu'un Lucien Goldmann vous a ruiné de réputation et qu'une Simone Boué vous tourmente depuis cinquante-trois ans avec sa tarte aux poireaux... « On a beau dire, de semblables faits se produisent dans le monde ; — rarement, mais il s'en produit. »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 16 mars 2019

Un moderne Tchitchikov


Cadavre entre les cadavres, je dissimule ma putréfaction dans les plis d'un habit zinzolin moucheté.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

samedi 15 septembre 2018

De Charybde en Scylla


À l'instar du lieutenant Pirogov qui, chez Gogol, oublie en mangeant des pâtés lorrains 1 la « dégelée » qu'il a reçue d'un mari trompé, le sectateur du Rien cherche l'apaisement de ses douleurs nihiliques dans la goûteuse et fort onctueuse musique de Schumann. Mais ce « perlimpinpin prismatique » (Jutique) s'avère aussi redoutable que le cratère funèbre du vide qu'il cherchait à fuir, et finit par l'engloutir tout entier !

1. Les pâtés lorrains renferment, dans une enveloppe de pâte feuilletée croustillante à souhait, une farce à base de porc mariné.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

mercredi 15 août 2018

Zinzolin moucheté


Dans les Carnets de Malte Laurids Brigge, le narrateur se remémore le moment où un lugubre morticole perfora avec une aiguille le cœur de son père défunt. Ce dernier, qui ne craignait rien tant qu'être enterré vivant, avait, peu avant sa mort, conjuré son fils de faire pratiquer cette opération.

Mais l'homme du nihil, lui, c'est à chaque instant qu'il se voit transpercé par le poinçon empoisonné de l'haeccéité. Et ce transpercement continuel fait de lui un « cadavre vivant » qui tente de dissimuler sa putréfaction dans les plis d'un habit zinzolin moucheté — qu'il a emprunté, faut-il croire, au Tchitchikov de Gogol.


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)