samedi 19 juillet 2025

Michaux, Cioran et le Moi

 

De façon assez étonnante, Henri Michaux était attaché à son Moi. Il faisait corps avec lui. Il ne remettait pas en cause son existence. Et Cioran ? Cioran aussi. Il n'y a qu'à le lire pour s'en rendre compte : je, je, je... C'est désespérant. On voudrait n'être jamais venu au monde.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

L'action, c'est pour les caves

 

Parce que le monstre bipède possède des bras et des jambes, il croit qu'il est voué à agir. Mais il se trompe. Il est voué à souffrir de diverses maladies, à mener une existence faite d'ennuyeuse monotonie, de paroles superflues et de solitude ; enfin à devenir un vieux jeton et à clamecer. S'il pouvait comprendre cela, l'envie d'agir lui passerait. Ou bien ?
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)