lundi 2 janvier 2023

Un sur cinq pour l'existence

 

« Encore une aventure qui ne m'a pas emballé : l'existence. Le cadre en était un peu joli (si l'on n'est pas trop regardant), mais je n'ai pas assez le goût de l'absurde pour apprécier ce genre d'histoire sans queue ni tête. » (Stylus Gragerfis, Montcuq, Lot)

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

« Cher Edmond-Henri... »

 

Tout ce qu'on peut dire d'un suicidé, c'est qu'il devait être « bien malheuleux » (d'exister). Mais cela ne fait pas de lui quelqu'un de particulièrement intéressant, ni de son destin quelque chose de « sublime » ! Pourquoi a-t-il accompli son geste fatal ? Peut-être ne connaissait-il pas les paroles de Dieu dans le Deutéronome ? Ou peut-être qu'il s'en « tamponnait le coquillard » ? Quoi qu'il en soit, tout ce qu'on peut dire de lui est qu'il était « bien malheuleux » (d'exister).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Croquenots

 

S'il faut en croire Heidegger, les croquenots de Van Gogh nous font connaître « la vérité de l'étant », une vérité qui ne se réduit jamais à l'étant en question (ici la chose « croquenots ») mais porte sur l'être en général (que la chose « croquenots » laisse advenir). L'idée est la suivante : on regarde un tableau de peinture représentant des croquenots, et tout à coup, l'être arrive à sa manière fulgurante et, en une sorte de mutation, nous délivre de notre cécité. C'est Heidegger qui le dit.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

L'impatience du découpé

 

La vie vous découpe en rondelles selon la tactique dite « du salami hongrois », et vous, tout ce que vous pouvez faire, c'est écrire quelques aphorismes pour signifier que vous n'êtes pas content.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)