S'il
faut en croire Angelus Silesius, « la rose est sans pourquoi, elle
fleurit parce qu'elle fleurit ». Mais ce n'est pas le cas des
cupulifères, ces végétaux ligneux qui portent des cupules, autrement dit
des organes écailleux en forme de petite coupe qui entourent leurs
fruits (comme l'involucre lignifié qui enserre le gland dans le cas du
chêne — mais on pourrait également citer le hêtre, le châtaignier et
le noisetier). Ces cupulifères semblent obéir à des règles non écrites,
ils ne font pas n'importe quoi et ne fleurissent pas n'importe comment.
Tout laisse à penser au contraire qu'il existe une « logique des
cupulifères » — dont la beauté ne le cède en rien à celle du
pachynihil.
(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)